la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait au final se contenter d'une seule baisse des taux cette année, alors que les marchés en espèrent deux ou trois, a estimé mercredi un responsable de l'institution lors d'une interview accordée à la chaîne CNBC.

Interrogé sur le fait qu'il n'envisageait qu'une seule baisse cette année, le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a confirmé qu'il s'attendait à ce type d'évolution.

« Les bonnes performances de l'économie en 2023 m'avaient amené à penser qu'on pourrait bouger plus tôt. Mais l'inflation a désormais une trajectoire plus accidentée et je pense que nous allons devoir attendre pour voir comment les choses évoluent », a expliqué M. Bostic.

Selon lui, « nous devons nous attendre à ce que l'inflation ralentisse bien plus lentement que beaucoup l'anticipaient et nous allons devoir être bien plus patients ».

Dans ces conditions, la première, et donc potentiellement seule baisse des taux pour 2023, ne pourrait intervenir qu'à « la fin de l'année, au dernier trimestre, selon ce que les données montrent ».

« Certaines données secondaires dans les chiffres de l'inflation m'ont amené à être un peu inquiet sur le risque que les choses évoluent encore plus lentement » qu'espéré, a jouté M. Bostic.

« L'inflation n'a pas beaucoup évolué par rapport à où nous en étions fin 2023 », a insisté Raphael Bostic, « il faut continuer à surveiller ça ».

L'inflation record observée avec la reprise économique, qui a culminé à 9,5% en juin 2022 aux Etats-Unis, a poussé la Fed à fortement remonter ses taux, passant de de 0% à 5,50% entre mars 2022 et août 2023, niveau auquel ils sont restés depuis.

Mais le retour de l'inflation à des niveaux plus proches de la cible de la Fed, fixée à 2%, doit conduire l'institution à envisager de faire redescendre ses taux, les marchés anticipant une première baisse lors de la réunion prévue mi-juin.

En février, l'indice PCE des prix, qui est celui privilégié par la Fed pour la conduite de sa politique monétaire, s'est établi à 2,5%, en légère hausse par rapport à janvier, incitant la banque centrale à la prudence.

La prochaine réunion du FOMC, prévue le 30 avril et le 1er mai, devrait se conclure par un statu quo, anticipent les marchés, selon l'agrégateur CME FedWatch.

Mais les marchés anticipent encore une possible première baisse dès la réunion suivant, mi-juin, alors que la plupart des responsables de la Fed soulignent la nécessité de faire preuve de prudence.