Le directeur général des moyens de paiement de la Banque de France Erick Lacourrège a estimé lundi à « 50-50 » les chances pour les citoyens européens d'avoir dans les prochaines années des euros numériques, lors d'une table ronde organisée par la fondation Concorde.

« Pour vous parler très franchement (...) j'ai été interrogé à plusieurs reprises, y compris par le gouverneur (de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, NDLR) il y a peu de temps sur (...) les chances que ça marche, aujourd'hui je dirais 50-50 car il y a encore beaucoup de choses à faire », a indiqué M. Lacourrège, interrogé sur la mise en place de l'euro numérique. Erick Lacourrège a ensuite précisé à l'AFP que cet avis était personnel et n'engageait pas la Banque de France.

Après une phase d'investigation entre octobre 2021 et octobre 2023, l'euro numérique de détail, version numérique des pièces et des billets, est désormais entré dans une phase « préparatoire » avant une dernière phase dite de déploiement, si les travaux législatifs avancent et si le Conseil des gouverneurs le décide, en décembre 2025.

« Rendez-vous en décembre 2025 »

« Ce projet numérique est au milieu du gué », a également indiqué M. Lacourrège. « On a encore un peu moins de deux ans pour savoir si on y va ou on n'y va pas », a-t-il précisé. D'ici là, « il y a encore plein de sujets, pour ne pas dire plein de problèmes à défricher ».

Les banques centrales devront par exemple rassurer les établissements bancaires privés qui craignent une fuite des dépôts des comptes courants vers ces portefeuilles en euros numériques, accessibles via une application dédiée, et préciser les gages d'anonymat dans les paiements, une des caractéristiques essentielles du cash.

Les banques françaises demandent à Bruxelles de ne pas être concurrencées par l'euro numérique

« Rendez-vous en décembre 2025 pour décider ou pas si nous aurons un porte-monnaie euro numérique dans nos poches de citoyens européens », a lancé le responsable de la Banque de France.

La Banque centrale européenne (BCE) a mis jusqu'à plus d'un milliard d'euros sur la table à travers cinq appels d'offres en début d'année sur le sujet.