Une gouverneure de la banque centrale américaine (Fed) a jugé vendredi qu'il était encore trop tôt pour envisager de commencer à abaisser les principaux taux directeurs, mettant en garde contre les risques qui menacent la trajectoire des prix.

« Si les données continuent d'indiquer que l'inflation évolue durablement vers notre objectif de 2%, il deviendra alors approprié d'abaisser progressivement notre taux directeur pour éviter que la politique monétaire ne devienne trop restrictive. À mon avis, nous n'en sommes pas encore là », a déclaré Michelle Bowman, dans un discours.

La Fed a maintenu mercredi son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25-5,50%, à l'issue de sa réunion de politique monétaire. Après les avoir relevés à 11 reprises face à la forte inflation, elle anticipe plusieurs baisses en 2024, mais a temporisé quant au démarrage de ce mouvement, jugeant nécessaire pour cela d'être certaine que l'inflation revient durablement à un niveau acceptable.

« Un certain nombre de risques subsistent »

« Un certain nombre de risques subsistent », susceptibles de faire grimper l'inflation de nouveau, a souligné Michelle Bowman. Elle a évoqué la situation géopolitique, ainsi que le fait que baisser trop tôt les taux puisse faire repartir les prix à la hausse.

Elle a également mis en garde contre le « risque que les tensions persistantes sur le marché du travail conduisent à une inflation persistante et élevée des services ». En janvier, en effet, 353 000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, deux fois plus qu'attendu. Le taux de chômage, lui, est resté stable à 3,7%. Michelle Bowman s'est ainsi voulue « prudente ».

« Bien que l'orientation actuelle de la politique monétaire semble suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2%, je reste disposée à relever les taux lors d'une prochaine réunion si les données indiquent que les progrès en matière d'inflation sont au point mort ou inversés », a-t-elle averti.

L'indice PCE de l'inflation, mesure privilégiée par la Fed et qu'elle veut ramener à 2%, est resté à 2,6% sur un an en décembre, mais, hors alimentation et énergie, est tombée à 2,9%, son plus bas niveau depuis près de trois ans. Elle est même inférieure à l'objectif de 2% en évolution sur trois et six mois en rythme annualisé, c'est-à-dire si le rythme observé sur ces périodes était projeté sur une année complète.