Faut-il changer de banque si ses investissements sont incompatibles avec mes convictions personnelles ? La réponse est « oui » pour l'ONG Reclaim Finance qui accompagne les clients désireux de placements vertueux à changer d'établissement. Une situation qui n'a pas d'effet sur les banques pour le moment.

Comment concilier sa conscience écolo avec une banque aux investissements responsables et vertueux ? Pour choisir un établissement aux choix environnementaux solides, l'ONG Reclaim Finance a mis en ligne ce lundi un site Internet qui classe les établissements en fonction de leur implication dans le financement des énergies fossiles, avec l'argent de leurs clients. Donc le vôtre !

Intitulée « Change de banque », la plate-forme se veut sans concession bien qu'il n'existe « pas de banque parfaite, explique Lucie Pinson, la fondatrice et directrice du think tank aux Echos. Certains sont plus avancés comme La Banque Postale qui montre des gages sur sa volonté de s'aligner avec les recommandations des scientifiques ». Le site met aussi en avant le Crédit Coopératif, salué pour sa politique d'exclusion des investissements dans les énergies fossiles.

Parmi les mauvais élèves, on trouve des places fortes du secteur de la banque en France. BNP Paribas, Crédit Agricole ou encore Société Générale sont épinglés en raison des milliards de dollars alloués aux extractions de charbon, pétrole et gaz et un accord à s'améliorer uniquement d'ici 2050

« Le vrai impact sur l'environnement ne peut venir que des banques traditionnelles, qui représentent une partie écrasante du marché », insiste le consultant de chez Sia Partner, Florent Noclercq, dans les colonnes du quotidien économique. « Vous pouvez faire bouger les choses en refusant d'être complice de leurs financements climaticides et en contribuant au mouvement global visant à convaincre le secteur financier de se mettre enfin au service du climat », argumente de son côté Reclaim Finance qui incite les clients à changer de banque.

Du côté des banques, le changement est lent à s'opérer malgré le développement d'offres dites vertes. « Aucun établissement ne se démarque réellement, explique Florent Noclercq. Ce n'est qu'une fois que la majorité des clients en feront une priorité et qu'ils prendront véritablement conscience des écarts entre les enseignes que la mobilité bancaire , déclenchée pour respecter leurs convictions personnelles, montera en puissance ».

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