L’intersyndicale de BNP Paribas a organisé ce mardi 13 octobre une mobilisation en réaction à un projet visant à modifier les horaires d’ouverture des agences du groupe. D’après les syndicats, 10 000 salariés seraient impactés.

Ce mardi 13 octobre, les syndicats de BNP Paribas ont parlé à l’unisson. L’intersyndicale réunissant la CFDT, la CGT, FO et le SNB/CFE-CGC ont, en effet, appelé les salariés de la banque à faire grève contre le projet « Etre là pour ses clients », présenté en février par la direction de BNP aux représentants des salariés. Ce projet vise à classer les agences en 3 groupes en fonction de l’affluence. Objectif de la banque : adapter l’amplitude d’ouverture à la disponibilité des clients, dans un contexte où ces derniers se rendent de moins en moins en agences.

D’après une étude de Sia Partners, moins de 1 Français sur 5 va en agence plus d’une fois par mois. Pour s’adapter et réduire le coût de leur réseau, les banques ont jusqu’à présent misé essentiellement sur la fermeture des agences. Ainsi chez BNP, le réseau est passé de plus de 2 000 agences en 2016 à 1 800 désormais. Avec cette nouvelle organisation, la banque d’un monde qui change tente donc une nouvelle approche.

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10 000 salariés impactés

Concrètement, en fonction des agences, la plage d’ouverture irait de 33 heures à une quarantaine d’heures par semaine. Ainsi, certaines agences fermeraient à 19 heures pour permettre aux clients de s’y rendre après leur journée de travail, quand d’autres, moins sollicitées en soirée, n’accueilleraient plus du public dès 17 heures. D’après des estimations syndicales, ce changement de rythme de travail - qui doit entrer en vigueur au 1er janvier - impacterait quelques 10 000 salariés sur les 25 000 que compte la banque de détail en France.

« Ces horaires décalés vont avoir des impacts sur les équilibres de vie personnelle des conseillers et s’accompagner de difficultés concrètes comme de trouver du périscolaire pour faire garder leurs enfants », nous explique Rémi Gandon, délégué syndical national du SNB/CFE-CGC. Les salariés avaient pourtant été mis à contribution en amont. « Mais, malheureusement, les décisions arrêtées ne prennent pas suffisamment en considération les propositions des salariés », poursuit le représentant syndical. Pour les syndicats, les salariés d’agences ouvertes sur une amplitude plus faible pourraient également perdre jusqu’à 17 jours de RTT, ce qui créerait une forte disparité entre les conseillers. L'intersyndicale s'élève en outre contre la suppression du forfait des cadres, une prime qui représente 5 à 600 euros par an pour certains salariés, selon la CFTC. Interrogée par l'AFP, La banque assure de son côté qu'aucun collaborateur ne verra son salaire fixe ou variable évoluer.

Ce mardi soir, ni la direction de BNP Paribas, ni l’intersyndicale n’ont été en mesure de nous communiquer le nombre de salariés ayant participé à la journée de mobilisation. « Dans tous les cas, on va poursuivre nos échanges avec la direction, continuer à être force de proposition sur différents aspects de la vie dans l’entreprise, que ce soit pour ce projet, la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur la politique salariale ou le développement du télétravail, nous détaille Rémi Gandon. Nous allons nous réunir avec les autres organisations syndicales pour décider si la mobilisation est reconduite ou non », poursuit le porte-parole syndical.