L’émission de nouveaux billets de 500 euros, jugés inutiles au quotidien mais omniprésents dans les affaires de blanchiment, a presque cessé depuis hier, dimanche 27 janvier. Le stock existant, toutefois, conserve un cours légal.

Depuis hier, 17 des 19 banques centrales des pays de la zone euro - dont la France - ont cessé de d’imprimer de nouvelles planches de billets de 500 euros. 17, et pas 19 sur 19, car deux pays de la zone, l’Allemagne et l’Autriche, ont obtenu un délai de trois mois (jusqu’au 26 avril inclus) pour se conformer à la règle. Ce n'est pas un hasard : c’est en effet dans ces deux pays, où la culture du cash est encore très développée, que l’arrêt de la production du billet de 500 euros a soulevé le plus d’indignation.

Ailleurs, en revanche, sa disparition va passer inaperçue, ou presque. Jamais disponible aux distributeurs, refusé par la plupart des commerçants, il ne représente que 2,4% des billets en circulation, mais près de 20% de la valeur totale des billets émis, soit 261 milliards d’euros. C’est d’ailleurs pour cela que la Banque centrale européenne a signé, en mai 2016, son arrêt de mort : inutile pour les transactions du quotidien, il est en revanche omniprésent dans les affaires de blanchiment. Selon les calculs d’Europol, office européen de lutte contre la grande criminalité internationale, un million d’euros en billets de 500 pèse 2,2 kg et tient dans un sac…

Autre usage du billet de 500 euros : la thésaurisation. Pas d’inquiétude, toutefois, si vous détenez des billets de 500 euros sous votre matelas : la BCE arrête de les produire, mais le stock existant conserve un cours légal, sans limite de temps, et peut donc être échangé aux guichets de la Banque de France.