La banque centrale suisse lancera le 13 mars prochain l’émission d’un nouveau billet de 1 000 francs (880 euros), faisant le choix de conserver ses grosses coupures, à la différence de la zone euro.

Comme la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse (BNS) a entrepris de renouveler sa gamme de billets de banque, inaugurant en 2016 une nouvelle série (la 8e) modernisée et sécurisée. Mais contrairement à la BCE, elle n’en a pas profité pour faire un sort à ses grosses coupures.

La BNS a ainsi dévoilé hier mardi 5 mars la nouvelle version de son billet de 1 000 francs, toujours à dominante violette dans un format plus petit que l’ancienne, qui sera mise en circulation le 13 mars prochain. Il s’agit de sa plus grosse valeur faciale, équivalente à plus de 880 euros. La BCE, elle, avait fait un choix inverse en 2016, en décidant de ne pas renouveler son billet de 500 euros, qui cessera définitivement d’être émis le 26 avril prochain.

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Les Suisses attachés au cash

Comment expliquer cette divergence entre les deux banques centrales ? La réponse tient dans les usages de l’argent liquide par les populations. La BSE a en effet lancé en 2017 une grande enquête sur les moyens de paiement, interrogeant plus de 2 000 ménages et consultant plus de 2 000 journaux de paiement. Bilan : 40% des Suisses interrogés ont eu en leur possession un billet de 1 000 francs au cours des 2 dernières années. Et une partie non négligeable d’entre eux choisissent encore les espèces pour payer certains achats coûteux (une voiture, un appareil électroménager, etc.) ou certaines factures aux guichets de la Poste.

La Banque centrale européenne, elle, a estimé que le billet de 500 euros n’avait plus aucune valeur d’usage au quotidien, supplanté par la carte bancaire, mais était en revanche omniprésent dans les affaires de blanchiment. Au grand dam des Allemands et des Autrichiens, notamment, qui comme les Suisses ont conservé l’habitude du cash, y compris pour les achats de valeur. De son côté, la BNS estime n’avoir « aucune indication selon laquelle le billet de 1000 francs serait utilisé à des fins criminelles ».