Le maintien du taux du Livret A à 1,25% a un coût pour les banques et va rogner leurs marges de manière « significative », a estimé jeudi sur Radio Classique le directeur général délégué de Société Générale, Séverin Cabannes.

« Il est vrai que maintenir un taux à 1,25% a un coût pour les banques puisque cela représente une référence pour l'ensemble des rémunérations des dépôts des clients », a indiqué M. Cabannes. Interrogé sur l'impact de ce coût sur les marges des établissements, M. Cabannes a estimé qu'il était d'une « ampleur significative ».

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a annoncé mercredi matin que le taux d'intérêt servi aux détenteurs du Livret A serait maintenu, alors que la Banque de France recommandait de l'abaisser d'un quart de point à compter du 1er février.

Une décision politique

« On peut comprendre la décision, qui est une décision politique, de maintenir le taux du Livret A à un moment où sa collecte est négative, c'est-à-dire que l'attrait de ce placement pour les ménages français baisse », a commenté Séverin Cabannes. Depuis août, ce placement affiche une décollecte nette, c'est-à-dire que les sommes retirées ont été supérieures aux sommes déposées.

En novembre, dernier mois dont les chiffres sont connus à ce jour, ce sont ainsi 790 millions d'euros qui ont été retirés de leur Livret A par les épargnants.