La société 450 a officiellement lancé son « compte épargne CO2 » lundi 25 novembre. Pour en ouvrir un, pas besoin d’argent : le compte est crédité en fonction des économies d’énergie réalisées par le souscripteur. Les kilos de CO2 ainsi accumulés peuvent à terme être transformés en euros ou en avantages dans les entreprises partenaires de l’opération.

Un livret d’épargne sur lequel on ne place aucune somme d’argent ? C’est l’idée de la société 450, basée en Bretagne, en créant le compte épargne CO2. Le concept est proche du principe de quotas de CO2 que les pays et entreprises s’échangent dans le cadre du protocole de Kyoto. Assez complexe, ce système a cependant été simplifié pour les particuliers.

Les « épargnants » doivent prouver qu’ils ont réalisé des économies d’énergie, aussi bien au niveau de leur logement que pour leur moyen de transport, afin d’accumuler des kilos de CO2 sur leur compte épargne. Pour cela, ils doivent réaliser un bilan énergétique au moment de la souscription en fournissant notamment des relevés de consommation de gaz et d’électricité. Puis ils doivent prouver, chaque année, qu’ils ont réduit leur consommation ou qu’ils ont réalisé des achats en ce sens, à l’aide de justificatifs (relevés, factures, etc.).

Une tonne de CO2 = 52,64 euros

Le compte est ainsi alimenté annuellement non pas en euros mais en kilos de CO2 économisés. Afin de rendre l’offre attrayante, la société 450 a décidé d’enregistrer uniquement les crédits et de ne pas sanctionner un épargnant qui aurait augmenté ponctuellement ses émissions de dioxyde de carbone.

Quelle utilité d’accumuler des kilos de CO2 sur un compte d’épargne ? Des entreprises partenaires, parmi lesquelles le Crédit Mutuel Arkéa, iDTGV ou Europcar, proposent des offres spéciales en l’échange de ces kilos : « billets de train, places de spectacles, gratuité des frais de dossier sur certains prêts, vélos électriques », annonce le communiqué du Crédit Mutuel Arkéa, basé à Brest comme l’entreprise 450. Autre possibilité, pour l’heure moins mise en avant dans les communications accompagnant ce lancement : revendre les kilos de CO2 à des entreprises intéressées afin de les transformer en euros.

Quelle valeur a un kilo de CO2 ? Dans le cadre d'offres spéciales, à en croire une vidéo explicative disponible sur le site internet du compte épargne (1), il faut faire un « chèque de 1.000 kilos de CO2 » pour obtenir un vélo électrique. Cette même vidéo donne un exemple concret des efforts qu’il faut fournir pour obtenir des kilos. Un particulier émet 7.000 kilos de CO2 par an en chauffant sa maison avec une chaudière au fioul. S’il remplace ce système par une chaudière au bois, ce particulier peut économiser selon cette vidéo 7.000 kilos de CO2. En se basant sur la valorisation 2013 du CO2 évoquée dans le communiqué de la société 450 (1 tonne de CO2 = 52,64 euros), 7 tonnes, cela représente donc une épargne équivalente à 368,48 euros accumulée sur le compte.

400 kilos de CO2 en cadeau pour les Finistériens

La souscription se fait en ligne et est ouverte à tous. Mais 450 a annoncé lancer l’opération « dans le Finistère », département où sont basées la plupart des entreprises partenaires, en espérant couvrir à terme l’ensemble du territoire français. Les Finistériens peuvent en outre profiter d’une promotion de lancement : 400 kg de CO2 offerts pour toute ouverture.

Il existe un autre moyen pour ouvrir un compte en ayant déjà capitalisé quelques kilos de CO2 : les travaux et économies réalisées entre 2011 et 2013 peuvent permettre d’accumuler un premier pécule. Une population peut toutefois s’estimer lésée par ce nouveau produit : ceux qui ont déjà opté pour un mode de vie économe en énergie et qui habitent en maison passive depuis plus de 2 ans.

La vidéo explicative présente sur le site du compte épargne CO2 :

(1) compteepargneco2.com