Notre épargne aussi, par les investissements des banques dans des secteurs polluants, génère du CO2, prévient Stanislas Dupré, responsable d'un cabinet de conseil en développement durable, dans un livre où il dresse un inédit classement des banques françaises en la matière.

Chaque année, « chaque Français avec son épargne émet 15 tonnes de CO2 contre 10 tonnes à travers l'ensemble de ses dépenses: consommation, transport, logement, etc », écrit-il dans ce livre titré « Que font-ils de notre argent ? ».

« En épluchant les informations financières des banques et en remontant la chaîne de financement jusqu'aux entreprises, je me suis aperçu que laisser 10.000 euros sur un compte bancaire pollue plus que l'utilisation d'un 4x4 ! », affirme le directeur général du cabinet de conseil Utopies. Les banques, rappelle-t-il, utilisent les économies de leurs clients « pour financer le crédit immobilier de votre voisin, la PME du coin, des logements sociaux, mais aussi des centrales à charbon, des forages en haute-mer ou des mines à ciel ouvert au coeur des forêts ».

Le poids carbone des banques

L'auteur s'est attaché à établir le « poids carbone » des principaux groupes bancaires français, c'est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités économiques où elles ont investi.

Le groupe Crédit agricole (Crédit agricole, Crédit lyonnais) serait, selon le classement ainsi établi, le moins « vert » avec une « intensité carbone » de plus de 1.000 kg de CO2 émis en un an pour 1.000 euros confiés à la banque. Un résultat dû au fait que le groupe compte une part importante de ses investissements dans les énergies (pétrole et gaz), selon Stanislas Dupré.

Investissez dans l'immobilier dès 1 000 €. Notre palmarès des meilleures SCPI

A l'inverse, la Banque postale, « se détache » comme « la moins polluante » des grandes banques avec une « intensité carbone » de 481 kg de CO2. Une bonne note due « davantage à son statut légal qu'à un choix militant » puisque la banque n'investit pas dans les entreprises, souligne l'auteur.

« Consommer moins (...) ne permet pas forcément d'adopter un mode de vie vraiment plus écologique: tout dépend de la façon dont l'épargne est investie », conclut Stanislas Dupré, et propose plusieurs pistes pour faire évoluer cette situation, comme la mise en place « d'une forme de bonus-malus » qui permettrait d'orienter l'épargne des Français vers les activités les moins polluantes. Il plaide aussi pour une meilleure traçabilité économique qui permettrait aux épargnants de savoir « où l'argent est investi ? ».