La banque en ligne et société de courtage Boursorama, qui doit publier ses résultats trimestriels le 6 novembre, s'attend à une perte nette de 57 millions d'euros à cause de dépréciations exceptionnelles, prévient-elle mercredi.

Cette perte est liée à « une dépréciation exceptionnelle des écarts d'acquisition et autres actifs incorporels relatifs à Selftrade (Royaume-Uni) et OnVista (Allemagne), d'un montant de l'ordre de 63 millions d'euros », indique la filiale de la banque Société Générale dans un communiqué. Au total, « le résultat net part du groupe de Boursorama pour le troisième trimestre devrait s'établir à environ -57 millions d'euros », estime le groupe.

Filiales britannique et allemande

Environ deux tiers des dépréciations seront passées au titre de la filiale britannique, et le reste au titre de la filiale allemande. « Ces dépréciations exceptionnelles sont liées à trois facteurs. Le premier, c'est que les exigences de conformité se renforcent dans ces deux pays et donc cela impose des investissements complémentaires, notamment dans les fonctions finances et risques », a expliqué à l'AFP Marie Cheval, PDG de Boursorama.

Un point plus spécifique au Royaume-Uni concernant les modalités de gestion des dépôts de clients a aussi été pris en compte, le groupe estimant qu'il aurait des conséquences directes sur la marge d'intérêt de Selftrade. En outre, toujours pour la filiale britannique, « le retard pris au troisième trimestre sur une migration informatique engendre des coûts supplémentaires », détaille Boursorama.

Enfin, « Ces deux filiales tirent une partie importante de leur chiffre d'affaires de l'activité de courtage en ligne, or cette activité progresse moins vite qu'anticipé car nous sommes sur des marchés qui sont très difficiles depuis 2011. Nos hypothèses de croissance du plan d'affaires ont donc été revues à la baisse », a indiqué Mme Cheval.

Courtage en ligne moins porteur

L'activité opérationnelle en France, qui représente 80% du produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) du groupe, a toutefois enregistré « une forte croissance au cours du troisième trimestre », avec plus de 21.000 comptes courants ouverts sur la période (+64% sur un an) et une production de crédits immobiliers atteignant près de 250 millions d'euros (+85% sur un an). Boursorama précise par ailleurs que cette dépréciation d'actifs incorporels est sans impact sur sa solvabilité et rappelle qu'elle affichait un ratio Tier 1 de 36,8% au deuxième trimestre.

« Pour une large part, nous sommes en train de solder des écarts d'acquisition liés à des acquisitions anciennes, réalisées avant 2007 à une époque où les multiples de valorisation des banques étaient très différents », a estimé le directeur général adjoint de Boursorama, Patrick Sommelet. « Aujourd'hui, le courtage en ligne est un marché moins porteur, il est devenu inévitable de procéder à ces ajustements de valeur », justifie-t-il.