La banque pour les professionnels Memo Bank vient de lancer son offre bancaire. Principaux atouts : cette enseigne peut accorder des crédits et dispose de conseillers qui peuvent aller à la rencontre des entreprises. En revanche, elle cible uniquement les PME déjà bien installées.

Après avoir attiré à elle des investisseurs de renom, comme Xaviel Niel (Illiad) et Marie Ekeland (fonds Daphni), et nommé Ronan Le Moal, ancien dirigeant du Crédit Mutuel Arkea, président de son conseil de surveillance, la banque pour les PME Memo Bank part à la conquête de ses premiers clients. Le 29 septembre, soit 3 mois après être devenue une vraie banque, elle a dévoilé son offre bancaire hybride, alliant, du moins sur le papier, les outils digitaux des néobanques et la proximité offerte par les banques avec agences. Dans le détail, l'offre de Memo Bank s'articule autour de 3 éléments : compte courant, crédit et chargés de clientèle.

Un compte courant « moderne » mais sans carte bancaire

S'agissant du compte courant, premièrement, celui-ci se gère à distance par le chef d'entreprise ou par ses collaborateurs qui en ont l'autorisation. « La recherche d’une transaction est instantanée et bénéficie d’un historique illimité d’opérations ; le versement des salaires ne prend que quelques clics grâce à une interface de virements groupés robuste et fonctionnelle ; enfin l’invitation d’un collaborateur se fait 100% en ligne et permet de choisir précisément les permissions qui lui sont attribuées », illustre par communiqué Memo Bank. En revanche, il est fourni sans carte bancaire.

A l'image des comptes pro des néobanques, ce compte courant est sans commission de mouvement. Quasiment systématiquement appliquée par les banques traditionnelles, cette commission sur les sorties d'argent, prélevée périodiquement, varie entre 0,05% et 1% selon les enseignes et les forfaits.

En revanche, Memo Bank s'est inspirée des établissements traditionnels et de leurs placements sans risque pour rémunérer les excédents de trésorerie. La solution retenue par cette nouvelle banque est de rémunérer son compte courant, à hauteur de 0,15% à 0,30% avec un plafond de 100 000 euros à 200 000 euros selon la formule de compte choisie. A titre de comparaison, la rémunération du compte à terme pro de BNP Paribas atteint actuellement 0,20% au bout de 2 ans, d'après sa brochure commerciale.

Du crédit et un découvert autorisé

Memo Bank ayant obtenu du régulateur un agrément d'établissement de crédit, elle est aussi habilitée à proposer des prêts, sans passer par un intermédiaire. La souscription s'effectue en ligne. Et les clients ont accès à une autorisation de découvert, à condition de ne pas prendre la formule Basique à 49 euros par mois. S'ils sont éligibles, ils peuvent aussi obtenir un crédit dont les fonds doivent servir à investir. « Les durées de remboursement vont de 1 an à 7 ans et les montants de 20 000 euros à 200 000 euros (et jusqu’à 1 000 000 € si besoin) », précise la banque.

Cette possibilité d'octroyer des financements est l'un des principaux éléments qui distingue l'offre de Memo Bank de celle des acteurs comme Shine, Anytime ou Qonto. L'absence de solution de financement est d'ailleurs ce qui peut freiner les entrepreneurs à faire de ces néobanques leur compte principal. La crise du coronavirus a mis en évidence cette problématique, avec l'octroi de Prêts garantis par l'Etat via les seules banques traditionnelles (et aussi quelques acteurs de crowdfunding). A noter que Qonto qui a levé plus de 100 millions d'euros début 2020 travaille à l'obtention d'un agrément d'établissement de crédit. La néobanque manager.one a, quant à elle, fait le choix de s'adosser à une banque pro pour contourner ces limites réglementaires.

Une proximité en construction

Enfin, Memo Bank joue aussi la carte de la proximité en recrutant des chargés d'affaires habilités à de déplacer sur le terrain pour faire la promotion de son offre bancaire mais aussi pour « accompagner les clients au mieux dans leurs projets de croissance et de transition numérique », souligne Memo Bank. Interrogé en 2018 par MoneyVox, suite à sa première levée de fonds, Jean-Daniel Guyot, cofondateur de cette jeune société nous expliquait vouloir « commencer par constituer une équipe de 5 ou 6 personnes basée en région parisienne [qui] sera capable de rayonner sur une partie de l’Ile-de-France, mais pas sur toute la France ».

Deux ans plus tard, les entreprises parisiennes restent en effet le cœur de cible principal de Memo Bank. « La nouvelle banque servira, en priorité, les PME qui réalisent un chiffre d’affaires compris entre 2 et 50 millions d’euros et dont le siège est situé en région parisienne ou lyonnaise, où sont aujourd’hui présentes ses équipes. Memo Bank déploiera ensuite progressivement de nouvelles équipes dans les autres métropoles françaises puis européennes ».

Ainsi Memo Bank ne s'adresse pas aux petits professionnels. D'ailleurs, les entreprises individuelles, les entreprises individuelles à responsabilité limitée ou encore les micro-entreprises ne peuvent pas y ouvrir un compte. Le prix de ses packages atteste également du positionnement plus haut de gamme de Memo Bank. Il débute à 49 euros par mois pour un seul utilisateur à 399 euros mensuels pour un forfait complet, quand les néobanques pour les pros plus grand public font démarrer leur offre à 9 euros par mois voire moins.

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