Les ménages français accumulent toujours des sommes très importantes sur leurs comptes bancaires de paiement. Plus de 15 000 euros en moyenne, par foyer, en sachant qu'un foyer peut évidemment juxtaposer plusieurs comptes courants. Mais cette moyenne baisse très fortement en 2023.

De 18 000 euros, en moyenne, à 15 867 euros, en un peu plus d'un an, entre le pic historique de juillet 2022 et la moyenne calculée par MoneyVox sur la base des statistiques de la Banque de France et de l'Insee pour le mois d'octobre 2023.

Sources : Banque de France & Insee / calculs MoneyVox (montants arrondis)
Nombre de ménages : dernière statistique Insee retenue (28,8 millions en 2014, 30,2 millions en 2020...)

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Ces moyennes rendent plus concrètes les statistiques sur les encours globaux des « dépôts à vue des particuliers résidents » (en clair, les comptes courants des ménages français). Les archives de la Banque de France remontent jusqu'au début des années 1990 : en faisant la conversion en euros, les comptes courants accumulaient à l'époque 70 milliards d'euros.

Le curseur a dépassé les 100 milliards d'euros au tournant du millénaire et conjointement au passage à l'euro. La barre des 200 milliards d'euros a été franchie au milieu de l'année 2009. Les 300 milliards en juillet 2016... Ramené à une moyenne par foyer, les plus de 28 millions de ménages français détenaient alors 10 595 euros sur leurs comptes courants.

L'envolée de l'argent dormant sur les comptes courants à la fin des années 2010

S'est alors enclenchée l'envolée de l'argent « dormant » sur les comptes courants : plus de 400 milliards d'euros sur les dépôts à vue en juillet 2019, plus de 500 dès juillet 2021 et le pic historique à près de 544 milliards d'euros en juillet 2022.

L'envolée de l'argent dormant sur les comptes courants coïncide avec le milieu des années 2010 : les taux très bas, les produits d'épargne sans risque qui rapportent très peu, la bourse qui fait le yoyo d'une année à l'autre, etc. Autant d'incitations à laisser dormir les économies accumulées sur le compte courant, sans « prendre la peine » d'épargner sur un produit dédié.

A la suite de la crise sanitaire, avec le bond de l'inflation et le retour de taux plus élevés sur les marchés financiers, les comptes courants « dégonflent » : les encours globaux sont repassés sur la barre des 500 milliards d'euros à l'été 2023 pour tomber à moins de 480 milliards d'euros en octobre 2023, selon les données dévoilées en ce début décembre par la Banque de France.

Le grand retour des livrets d'épargne, sur lesquels vous pouvez piocher à tout moment

Pour cause d'inflation galopante et en réaction à la hausse des taux des Livret A, LDDS et LEP, désormais à respectivement 3% et 6%, les particuliers ont ainsi progressivement retiré leurs billes de leurs comptes courants pour les placer sur ces livrets d'épargne de précaution redevenus rémunérateurs. D'autant que l'argent y est disponible à tout moment, en cas de coup dur.

Sur les dix mois de 2023, le Livret A a lui drainé autant d'argent (27 milliards d'euros de collecte nette) que sur toute l'année 2022, pourtant déjà exceptionnelle. Et le Livret d'épargne populaire, accessible à ceux qui paient peu ou pas d'impôt, a déjà collecté pas moins de 15,9 milliards d'euros sur l'année 2023.

Source des données : communiqués mensuels de la Caisse des Dépôts sur les flux et les encours du Livret A, du LDDS et du LEP.

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« Si je retire mon épargne avant le 31 décembre, vais-je percevoir des intérêts ? »

Plus de 15 000 euros sur un compte courant, comment est-possible ?

Cette moyenne tutoyant les 16 000 euros, pour les comptes courants des ménages français, est évidemment gonflée par certains comptes bancaires très bien garnis... et il s'agit d'une moyenne par ménage, donc en additionnant le solde des différents comptes au sein d'un couple, voire en comptant ceux des enfants.