Le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l'Économie devraient divulguer jeudi le nouveau taux de rémunération du Livret A, actuellement à 3%, qui entrera en vigueur au 1er août.

MISE À JOUR. Livret A, LEP, LDDS... Voici les taux officiels au 1er août 2023

Ce placement très apprécié des Français sera-t-il maintenu à 3% ou passera-t-il à 3,5%, voire à 4% ? Si l'on s'en tient à la formule de calcul prévue, qui prend en compte d'une part la hausse des prix et d'autre part les taux interbancaires des derniers mois -auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme-, le taux devrait se situer entre 4% et 4,1%, selon les experts.

Mais les autorités ont la possibilité de déroger à cette formule en cas de circonstances jugées exceptionnelles. C'est ce qui s'était passé en février 2022 lorsque la Banque de France avait proposé d'arrondir à 1%, au lieu de 0,8%, puis en février 2023, mais dans l'autre sens cette fois, lorsque l'institution avait proposé 3% au lieu de 3,3%.

Plusieurs acteurs, comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui gère 60% des montants déposés par les quelque 55 millions de Français détenteurs d'un Livret A, et l'Union sociale pour l'habitat ont encore récemment plaidé pour un maintien à 3%.

« Il faut préserver d'un côté l'intérêt des épargnants, bien sûr, et de l'autre un secteur ultrasensible pour les Français, qui est le secteur du logement, parce que le Livret A sert à financer en particulier le logement social et plus largement le crédit immobilier », a rappelé mardi sur franceinfo le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Il « y a toujours une marge d'appréciation »

Face à la « bonne nouvelle » pour les épargnants que constitue le recul de l'inflation -passée de 6% au début de l'année à 4,5% lors de l'estimation provisoire du mois de juin-, « je crois qu'il est sage d'être un peu prudent sur le taux du Livret A en pensant aussi au bon financement du logement », a ajouté le gouverneur de la Banque de France, notant qu'il « y a toujours une marge d'appréciation ».

Dans ce contexte, « les autorités pourraient choisir une solution de compromis avec une augmentation du taux du Livret A et du LDDS à 3,5% », estime Éric Dor, directeur des Études économiques de l'IESEG School of Management. Une prédiction partagée par Philippe Crevel, directeur de Cercle de l'épargne.