Le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a assuré mercredi sur Europe 1 que le futur taux du Livret A, en vigueur à partir du 1er février, ne baisserait pas d'un point contrairement à des projections d'analystes se basant sur l'inflation.

Le taux du placement préféré des Français, revu au moins deux fois par an, le 1er février et le 1er août, est calculé soit en intégrant à la fois les taux des prêts entre banques (marché interbancaire) et l'inflation (hors tabac), soit en ne retenant que la seule inflation, la solution qui offre le meilleur taux étant retenue.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, n'a pas caché son intention de faire appliquer strictement la formule qui dans ce cas devrait se baser sur l'inflation. Avec une hausse des prix à la consommation attendue à 1,1% en décembre, le taux du Livret pourrait, selon les économistes, être fixé à 1,25% contre 2,25% actuellement.

Interrogé sur cette éventualité, M. Moscovici a assuré : « si on conclut que c'est l'inflation plus 0,25 (point) au moins, non ce ne sera pas un point, je peux le dire ». « C'est une rumeur », a-t-il insisté, ajoutant qu'il n'avait « aucun élément » en ce sens de la part du gouverneur de la Banque de France.

« Le gouvernement a le dernier mot »

Le ministre de l'Economie a reconnu que le processus de décision pour fixer le taux du Livret A était « avant tout technique ». « Mais la politique a son mot à dire », a-t-il assuré. M. Noyer « fait des propositions, c'est le gouvernement ensuite en l'occurence le ministre des Finances qui décide en fonction de ces propositions », a poursuivi M. Moscovici soulignant qu'il pouvait « y avoir des ajustements compte tenu des circonstances exceptionnelles ».

« Ce qui va me déterminer moi, c'est deux choses : c'est premièrement faire en sorte que les épargnants soient protégés de la progression de l'inflation, et deuxièmement qu'on puisse aussi financer » le logement social, a-t-il insisté.

Le chiffre de l'inflation pour décembre est attendue jeudi, alimentant les spéculations sur les conséquences pour le Livret A, dont les revenus servent au financement de logements sociaux. Le placement très populaire dans l'hexagone avait profité à plein du premier relèvement de son plafond en octobre pour amasser 7,35 milliards d'euros supplémentaires en un seul mois.