Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a indiqué mardi sa préférence pour une application stricte de la formule de calcul du taux du Livret A inscrite dans la loi, qui entraînerait vraisemblablement une baisse du rendement de ce produit début février.

« Le système qui a été mis en place (...) est un très bon système », a fait valoir, sur la station de radio BFM, M. Noyer , qui a déjà défendu ce point de vue à plusieurs reprises.

Depuis le 1er juillet 2004, l'Etat a fixé par arrêté une formule de calcul automatique du taux afin de dépassionner le sujet. Les éléments de la formule ont été modifiés début février 2008, mais son principe demeure. La formule intègre l'inflation et, au cas où ils permettraient d'offrir un taux plus élevé, les taux d'intérêt pratiqués entre banques (marché interbancaire). A chaque date de révision automatique (début février et début août), le gouverneur peut choisir d'appliquer ou non la formule. S'il opte pour une application stricte, sa décision s'impose. S'il préfère déroger à la formule, il appartient au ministre de l'Economie de trancher.

« Je pars du principe que chaque fois que je peux laisser faire les choses, (...) j'ai tendance à la laisser jouer » (la formule), a expliqué le gouverneur. « C'est assez exceptionnel que j'intervienne. Normalement, je me contente d'être un notaire », a-t-il ajouté. « Si on veut relancer la croissance, si on veut relancer l'embauche (...), il faut laisser jouer la politique monétaire de la BCE (Banque centrale européenne) », qui pratique depuis plusieurs mois une stratégie de taux historiquement bas (son principal taux directeur est à 0,75%).

L'inflation est tombée, en novembre (dernier indicateur disponible), à 1,3% sur un an (hors tabac), contre 1,7% un mois plus tôt. Des économistes prévoient un nouveau ralentissement en décembre, qui servira de référence pour le calcul du taux. S'il se confirmait, le taux pourrait tomber à 1,50%, voire 1,25%, contre 2,25% actuellement.