Quelque 59,7 millions de Livrets A étaient détenus par des particuliers fin mars 2011, contre 59,3 fin 2009, le nombre total de livrets, avec ceux des personnes morales, atteignant 60,4 millions.

Selon ces chiffres publiés jeudi par l'Observatoire de l'épargne réglementée, la proportion de la population détenant un Livret A serait donc supérieure à 90%. Mais ce pourcentage est « artificiellement accru » par des livrets dormants, dont les propriétaires ont oublié l'existence, ne croyant détenir qu'un seul Livret A alors qu'ils en ont plusieurs, ce qui est interdit par la loi. Les banques ont ainsi été autorisées à clôturer en 2010 1,16 million de Livrets A qui n'avaient fait l'objet d'aucune opération depuis plus de 10 ans, comme le prévoit la loi.

La multi-détention perdure

Plusieurs mesures ont été prises pour réduire les cas de multi-détention, principalement grâce à la mise à jour du fichier Ficoba qui recense tous les comptes ouverts en France, qu'ils soient bancaires, postaux ou d'épargne. Néanmoins, l'Observatoire relève que « les actions entreprises à cet égard n'(ont) pas encore permis de supprimer totalement ce phénomène ».

Par ailleurs, les trois banques qui bénéficiaient jusque fin 2008 de l'exclusivité de distribution du Livret A, le Crédit Mutuel, la Caisse d'Epargne et la Banque Postale, ne détenaient plus, fin 2010, que 80% du stock des livrets. Quant aux sommes déposées sur les Livrets A, 20,5% étaient déposées dans des établissements qui ne commercialisaient le produit que depuis le 1er janvier 2009. En deux ans seulement, ces nouveaux acteurs du Livret A ont ainsi ouvert 11,7 millions de livrets et collecté 39,7 milliards d'euros.

L'Observatoire relève que cette collecte « s'est essentiellement opérée par virement de ressources préexistantes », c'est à dire par le transfert, au sein d'une même banque, d'épargne qui était jusqu'ici placée sur un autre produit par des particuliers déjà clients de l'établissement.