Une récente étude menée par l’Institut TNS pour le compte d’ING Direct (1) s’intéresse à la perception de la crise actuelle dans différents pays européens. Les Français figurent parmi les plus pessimistes.

En novembre 2011, au moment où l’étude a été menée, 12% seulement des Français estimaient que la situation économique de leur pays était bonne. Un pessimisme, partagé notamment avec les Anglais (15%), les Tchèques (14%) et les Italiens (12%), qui tranche avec la confiance d’une grande majorité d’Allemands (78%) ou des Luxembourgeois (84%) dans leurs économies respectives.

Cette ligne de fracture se retrouve également à l’évocation des situations personnelles. Ainsi, 67% des Français et 74% des Italiens estiment avoir été directement touchés par la crise économique actuelle, contre seulement 39% des Allemands.

Le poids du logement

Cet impact de la crise se matérialise pour beaucoup par une diminution du pouvoir d’achat. Pour 45% des Européens interrogés, les prix augmentent actuellement plus vite que leurs salaires. Ce pourcentage atteint 56% en France, où le poids des dépenses contraintes, logement (1er poste de dépense pour 47% des Français) et nourriture, apparaît de plus en plus lourd.

Principale conséquence : leur capacité d’épargne est amoindrie. Les Français sont ainsi 51% à avoir le sentiment de mettre moins d’argent de côté qu’avant, ce qui les situe dans la moyenne européenne (50%), loin derrière les Autrichiens (35%) mais devant les Espagnols (64%) ou les Roumains (74%). « Les phénomènes combinés [du chômage, de la modération salariale et d’une inflation élevée] amènent les personnes à moins consommer et à modifier leurs comportements d’épargne, désépargner pour certains, pour faire face aux charges contraintes (loyer, etc) (…), ou opter pour l’épargne court-terme, pour faire face à l’incertitude » explique Manuel Maleki, économiste chez ING, dans un communiqué.

Confiants dans leur bas de laine

Historiquement très portés sur la thésaurisation, les Français savent toutefois pouvoir compter sur leur bas de laine. Ils ne sont en effet qu’une petite minorité (14%) à se dire mal à l’aise avec le montant d’économies dont ils disposent aujourd’hui. C’est nettement moins que les Allemands (24%).

41% des Français déclarent également pouvoir disposer d’au moins 1.000 euros en cas de coup dur. Là encore, ils se situent dans la moyenne européenne (40%), devancés par les Luxembourgeois (69%) ou les Allemands (47%), mais loin devant les Tchèques (18%) ou les Roumains (16%).

(1) Etude réalisée auprès d’un échantillon national représentatif en France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Luxembourg, Autriche, Pologne, Roumanie, Slovaquie et République tchèque en novembre 2011.