En 2023, les redressements pour travail au noir ont dépassé le milliard d'euros. Un record historique pour l'État, qui ne compte pas s'arrêter là ces prochaines années.

1,177 milliard de recettes pour l'État en 2023, contre 788 millions d'euros en 2022 : la lutte contre le travail au noir a porté ses fruits, a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal lors d'un déplacement dans les Vosges. « C'est un record historique, c'est 50% de plus que l'année précédente. C'est deux fois plus qu'en 2017 et c'est la première fois que notre pays franchit la barre du milliard d'euros de redressements », s'est-il félicité. En dix ans, les redressements de l'Urssaf ont quadruplé, passant de 290,7 millions d'euros en 2013 à près de 1,2 milliard l'année dernière.

Une performance qui s'explique par le renforcement du data-mining (forage de données) grâce à « un meilleur ciblage des contrôles ». Grâce à l'intelligence artificielle, qui s'appuie sur des programmes informatiques, les anomalies sont plus facilement mises en évidence. Ce record établi en 2023 a notamment été rendu possible par la détection de la fausse sous-traitance, qui dissimule du salariat derrière une apparence de travail indépendant.

5 milliards d'euros espérés d'ici 2027

Mais ce milliard d'euros de recette est également le fruit d'un travail humain, les effectifs dédiés ayant augmenté ces derniers temps. Actuellement, 330 agents sont déjà affectés à cette mission. « Avec un plus grand nombre d'équipes, nous identifions mieux la fraude, ce qui se traduit par des résultats tangibles », a assuré le Premier ministre. Et cette augmentation des effectifs n'est pas encore terminée. Selon le plan de lutte contre la fraude sociale, 240 postes supplémentaires seront créés pour renforcer la lutte contre le travail au noir au cours des trois prochaines années.

Et l'État ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. D'ici 2027, ce sont 5 milliards d'euros de redressements, qui sont espérés, expliquent Les Échos. Cela représente une augmentation de 1,5 milliard d'euros par rapport à la période 2018-2022.