Auto-entrepreneur : que faire en cas de difficultés financières ?

La fin du mois s'annonce difficile ? Voici quelques pistes à suivre si vous rencontrez des difficultés financières dans le cadre de votre activité d'auto-entrepreneur.

Le succès de la micro-entreprise ne s'est pas démenti cette année. Sur les mois de mai, juin et juillet 2023, plus de 61% des entreprises créées l'ont été sous ce statut, selon l'Insee. Et sur les 7 premiers mois, environ 378 500 micro-entreprises ont vu le jour. Un chiffre en progression de 1,7% par rapport à la même période en 2022, qui était pourtant déjà une année record.

Toutefois, la vie des micro-entrepreneurs n'est pas un long fleuve tranquille. Forte concurrence, retards de paiement, protection sociale presque inexistante... Les écueils sont nombreux et seul 1 micro-entrepreneur sur 10 gagne plus de 1 650 euros par mois. Si bien qu'après 5 ans d'exercice, à peine un tiers des micro-entreprises sont toujours en activité, d'après les estimations de l'Insee.

Manque de trésorerie

« Dans 80% des cas, les problèmes de trésorerie des micro-entrepreneurs sont liés aux cotisations sociales et aux impôts, dont le paiement n'a pas été suffisamment anticipé », estime Théau de Maupeou, responsable contenu chez Shine, le compte pro des entreprises et des indépendants. Dans ce cas de figure, la parade est plutôt simple : pour chaque euro de chiffre d'affaires que vous encaissez, prenez l'habitude de mettre de côté 30 centimes d'euros pour payer l'Urssaf et les impôts.

Cela dit, les difficultés rencontrées par un micro-entrepreneur sont parfois totalement indépendantes de sa volonté. Que faire alors pour y remédier ? « Le premier réflexe, si vous sentez que la fin de mois risque d'être difficile, c'est de faire le point sur vos coûts et de couper toutes les dépenses superflues. Mettez en pause votre abonnement au coworking et ne payez que pour les outils dont vous avez absolument besoin pour travailler », conseille Théau de Maupeou.

Étape suivante : faire rentrer du cash dans les caisses de votre micro-entreprise. Pour cela, vous avez plusieurs options. « Vous pouvez relancer les clients qui mettent du temps à vous payer, ainsi qu'en prospecter de nouveaux. Privilégiez dans la mesure du possible les missions courtes pour être payé au plus vite, ou demandez à ce qu'un acompte de 30% vous soit réglé avant le début du projet. Cela dit, faites attention à ne pas accepter trop de travail d'un coup, vous risqueriez de vous mettre en difficulté », prévient Théau de Maupeou.

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Aides financières

En parallèle, vous pouvez vous renseigner sur les dispositifs d'aide pour les micro-entrepreneurs en difficulté. Si vous rencontrez des problèmes de trésorerie, vous pouvez par exemple contacter l'Urssaf pour demander un délai de paiement de vos cotisations. « Il existe d'autres dispositifs, comme l'Aide aux cotisants en difficulté (Aced), grâce auxquels vous pouvez obtenir la prise en charge du paiement de tout ou partie de vos cotisations sociales », précise Joseph Terzikhan, fondateur de la plateforme Mes-allocs.fr.

Autre dispositif à connaître : l'aide financière exceptionnelle (AFE) qui vise à accompagner les auto-entrepreneurs faisant face à des difficultés ponctuelles, comme la perte d'un marché, la défaillance d'un partenaire, le défaut d'un client important, un incendie ou encore des émeutes. Cette aide vous sera accordée après examen de votre dossier par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI). Et son montant peut varier selon la situation.

En dernier recours, si vous avez besoin d'argent frais pour maintenir votre business à flots, vous pouvez explorer les solutions de financement à destination des micro-entreprises. Shine a, par exemple, établi un partenariat avec l'ADIE pour vous permettre d'emprunter jusqu'à 10 000 euros. N'importe qui est éligible à ce prêt. Même en cas d'interdit bancaire. « Le recours au crédit peut être une solution viable si vous rencontrez des difficultés ponctuelles et que vous avez besoin d'un coup de pouce financier pour retomber sur vos pieds. Toutefois, ce type de solution a un coût », rappelle Théau de Maupeou. Et ce dernier est souvent élevé : 7,35% dans le cas du prêt de Shine et l'ADIE.

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