Impôts 2023 : combien payerez-vous en moins grâce au nouveau barème ?

La saison de la déclaration de revenus démarre le jeudi 13 avril, sur impots.gouv.fr. Face à l'inflation, le barème de l'impôt sur le revenu a été revalorisé de 5,4%. Ce qui n'a pas pour effet d'augmenter vos impôts, au contraire... sauf si votre salaire a progressé au rythme de l'inflation. Illustration avec 5 profils types.

Un nouveau barème de l'impôt sur le revenu ? Pourquoi ? L'Etat prend chaque année en compte la hausse des prix pour revoir son barème fiscal. L'objectif est de faire en sorte que l'impôt payé par les contribuables progresse au même rythme que les revenus. Le budget 2023 voté par le Parlement à l'automne dernier portait donc sur un barème revu à la hausse de 5,4%, ce qui correspond globalement à l'inflation de l'année passée.

Impôts 2023 : ces 5 nouveautés fiscales qui vont changer votre déclaration de revenus

Quelle baisse d'impôts pour votre foyer ?

Le plus simple, pour avoir une idée précise de l'évolution de votre impôt est de prendre votre avis d'imposition 2022, et de vous attaquer à la déclaration 2023 dès son coup d'envoi ce jeudi 13 avril.

A la fin de la déclaration, la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) vous livre un impôt provisoire à l'euro près. Et si vous êtes impatient, vous pouvez tester le simulateur officiel de l'impôt 2023 sur les revenus 2022... C'est à ce petit jeu que MoneyVox s'est prêté, avec 5 profils « types ». Présentation.

• Karine vit seule et touche un salaire net mensuel proche du niveau du Smic : elle gagnait 1 350 euros, net, chaque mois, en 2022, l'année sur laquelle porte la déclaration à venir.
• Laëtitia est célibataire et gagne 2 000 euros par mois, ce qui correspond à peu près au salaire médian en France : la moitié des salariés du privé gagnent moins, l'autre moitié gagne plus.
• Yanis vit seul et touche 3 000 euros par mois, net, un revenu bien au-dessus de la moyenne des Français.
• Carmen et Antoine sont un couple avec 2 enfants à charge. Ils gagnent chacun 2 500 euros, net, par mois.
• Isabelle et Thierry n'ont plus d'enfants à charge, les leurs ayant quitté le domicile familial. Ils gagnent respectivement 3 500 et 3 000 euros par mois, auxquels s'ajoutent le loyer de leur investissement locatif, pour 10 000 euros de revenus fonciers chaque année.

MoneyVox a simulé leur impôt 2022, lequel portait sur les revenus 2021, et leur impôt 2023, sur le simulateur de la DGFiP. Avec une règle : pour l'instant, leurs revenus n'ont pas évolué d'un centime entre 2021 et 2022 ! Mécaniquement, comme le barème, lui, a progressé, ils paient moins d'impôt...

Quelques premières observations. Non imposable, Karine ne profite pas de la revalorisation du barème, puisqu'elle reste non imposable : zéro changement. Laëtitia déclare 24 000 euros de salaire annuel, ce qui fait 21 600 euros de revenu net imposable (proche du revenu fiscal de référence) suite à l'abattement forfaitaire de 10% pour frais professionnels. Elle émarge dans la tranche à 11% du barème (voir ci-dessus) et bénéficie en outre de la décote.

Impôts 2023 : quel est le revenu minimum pour être imposable ?

Cette décote est un mécanisme complexe qui vient rogner l'impôt à payer des contribuables modestes, ceux qui ne sont pas loin de la limite entre imposable et non imposable. La décote s'appliquait en 2022 et s'applique à nouveau en 2023, ce qui fait qu'elle économise 130 euros d'impôt cette année si ses revenus n'ont pas évolué d'un iota courant 2022.

Par l'effet du quotient familial, en clair parce qu'ils ont deux enfants et donc plus de parts fiscales, Carmen et Antoine émargent eux aussi dans la tranche à 11% et profitent de la décote, comme Laëtitia, malgré des salaires plus imposants.

Enfin, Yanis tout comme le couple Isabelle-Thierry figurent eux dans la tranche à 30%. Attention ! Cela ne signifie pas que tous leurs revenus sont imposés à 30% !

Schématiquement, pour Yanis, avec 36 000 euros déclarés, donc 32 400 euros de salaire net imposable, il ne paie pas d'impôt sur 10 225 euros, qu'il est fiscalisé à 11% sur 15 845 euros puis à 30% sur les 4 922 euros restants : c'est le principe du barème progressif.

Et si leurs salaires avaient progressé de 5%, quasiment au rythme de l'inflation ?

La hausse du barème rime avec baisse d'impôt si et seulement si vos revenus progressent peu, ou n'augmentent pas. S'ils grimpent au même niveau que le barème (+5,4%) ou même à un rythme légèrement inférieur à l'inflation, votre impôt augmente tout de même sur un an. La preuve : MoneyVox a simulé l'impôt 2023 de nos 5 profils types si leurs salaires ont progressé de 5% en 2022 (l'année concernée par la déclaration à venir) par rapport à 2021.

Impôts 2023. Notre dossier pour vous aider à déclarer vos revenus 2022