Selon l'indice Notaires-Insee, la baisse des prix déjà enclenchée à Paris et en Ile-de-France commence à se propager en région. Si la chute pourrait continuer sur certains biens et dans certaines villes, tous les logements ne sont pas touchés.

Les prix de l'immobilier ancien ont baissé de 1,8% au troisième trimestre sur un an, une première depuis 2015, selon l'indice Notaires-Insee publié jeudi. Les prix en Île-de-France continuent de diminuer fortement au troisième trimestre : -5,3%, après -3,1% au deuxième trimestre. Mais le principal enseignement se situe ailleurs. Pour la première fois depuis 2015, les prix des logements anciens baissent sur un an en province, à -0,5% au troisième trimestre. Ils sont tirés à la baisse par les prix des maisons (-1% après +1,3%), tandis que les prix des appartements continuent d'augmenter légèrement (+0,5% après +2,8%).

De son côté, le baromètre LPI du mois d'octobre note que « cette évolution à la baisse des prix signés se constate aussi bien sur le marché des maisons (- 1.9% en octobre en glissement trimestriel, contre - 2.6% durant l'été) que sur celui des appartements (- 1.3%, contre – 1.8%). »

Les passoires thermiques plus touchées que les autres

Quels sont alors les biens qui subissent le plus la baisse des prix ? Pour le spécialiste de l'immobilier Henry Buzy-Cazaux, les logements les plus énergivores, classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE), sont particulièrement touchés : « Sur le marché parisien, il y a encore 3-4 ans, le DPE n'avait aucune incidence sur le prix. Aujourd'hui, la note est importante pour fixer le prix, même en plein cœur de Paris. C'est désormais un vrai critère ».

Selon la note de conjoncture immobilière des Notaires publiée en octobre, « la décote engendrée par une étiquette F ou G par rapport à un appartement similaire de classe D est significative dans toutes les régions de France métropolitaine (hors Corse). Cette décote dépasse même 10% dans le Grand Est et les Hauts-de-France.

Achat immobilier : jusqu'à combien pouvez-vous baisser le prix de l'annonce ?

Les biens mieux classés peuvent aussi voir leurs prix baisser, dans une certaine mesure. « Pour les plus petits appartements (moins de deux pièces), les marges de négociation s'établissent à près de 8%, leur niveau le plus élevé observé depuis plus de 15 ans », notait ainsi le baromètre LPI d'octobre.

La baisse peut-elle se poursuivre ? « Oui, mais seulement si l'offre baisse, estime Cécile Roquelaure, porte-parole du courtier Empruntis. Aujourd'hui, il reste des acheteurs sur le marché, il n'y a pas de signaux qui laissent présager d'une baisse importante des prix. »

Tous les acheteurs ne sont pas logés à la même enseigne en fonction de leur situation géographique : « On a effectivement des échos de nos réseaux sur des baisses de prix, mais ça dépend vraiment des secteurs pose Cécile Roquelaure. Certains franchisés, comme en PACA par exemple, nous disent que la baisse des prix se fait toujours attendre, tout comme dans le sud-ouest. »