Une proportion croissante d’internautes venant sur le site SeLoger résident au Royaume-Uni, constate le site d'annonces immobilières. A Paris, la hausse atteint même 75% au 4ème trimestre 2018.

Y a-t-il un effet Brexit sur l’immobilier français ? Autrement dit, est-ce que les expatriés français outre-Manche ou les Britanniques voulant rejoindre l’Hexagone, après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, dopent-ils la demande de logements en France ? Selon le site d’annonces immobilières SeLoger – qui revendique 30,5 millions de visiteurs par mois et 1,3 millions d’annonces - c’est effectivement le cas. « Plus l’heure du Brexit approche, plus il semble évident que cet événement aura un impact considérable sur le marché immobilier français », souligne par communiqué le site internet.

Pour arriver à ce constat, SeLoger n’est pas allé chercher bien loin, puisque le site s’appuie sur ses propres données. Il remarque ainsi que, sur les trois derniers mois de 2018, le nombre d’annonces consultées depuis le Royaume-Uni a grimpé de 17% pour les logements situés en Ile-de-France. Pour les biens situés à Paris même, la hausse des visites a bondi de…75%. « Nous avons également pu constater une progression similaire dans d’autres régions françaises, notamment en PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et surtout dans le Nord-Pas-de-Calais », explique de surcroît SeLoger, sans toutefois donner les progressions exactes.

La City délaissée au profit de Paris

Pour le site d’annonces immobilières, deux raisons en lien avec le Brexit expliquent cet afflux de visites. Les Britanniques s’empresseraient de boucler les achats immobiliers prévus par peur que les procédures se compliquent après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Deuxième argument pointé par Se Loger : le retour anticipé d’expatriés français cherchant à quitter la City pour rejoindre les quartiers d’affaires parisiens : La Défense entre autres. Preuve de l’attrait particulier de la capitale française : Paris représente 28% des annonces consultées depuis le Royaume-Uni.

Le site d’annonces pour les particuliers n’est pas le premier à mettre en évidence l’effet du Brexit sur l’immobilier francilien et surtout parisien. Dans l’immobilier de luxe, la franchise immobilière Coldwell Banker constate également la perte d’intérêt pour Londres au profit de Paris notamment. « Dans la compétition que se livrent les grandes capitales pour attirer les investisseurs immobiliers internationaux, Paris prend quelques longueurs d’avance depuis l’arrivée du Président Macron. New-York est à la peine (6 ans seront nécessaires pour écouler le stock d’appartements neufs livrés en 2019). Londres est quasiment à l’arrêt dans la perspective d’un Brexit hard », note le spécialiste de l’immobilier haut de gamme dans son bilan annuel.