Garantie décès invalidité

La garantie décès invalidité est l'une des couvertures minimales imposée par la banque prêteuse lorsque vous faites un prêt immobilier. On parle aussi d'assurance décès invalidité ou d'ADI.

Les assurances emprunteurs prennent en charge le remboursement des échéances d'un prêt à la suite d'un accident ou d'une maladie, en fonction des garanties souscrites (décès, invalidité, incapacité de travail, perte d'emploi).

La garantie décès

Comme son nom l'indique, cette garantie s'active au décès du ou des emprunteurs assurés. La compagnie d'assurance verse alors à l'établissement prêteur tout ou partie du capital restant dû, selon le niveau de couverture (ou la quotité) de chaque assuré.

Ainsi, si l'emprunteur décédé est assuré à 100%, la dette sera éteinte et n'incombera pas à ses héritiers. En revanche, si la quotité est inférieure à 100% (ce qui est souvent le cas lors d'un emprunt en couple), l'assureur remboursera le capital restant dû au prorata de cette quotité. Le co-emprunteur survivant devra continuer à rembourser sa part.

A titre d'exemple, les deux membres d'un couple sont assurés à hauteur de 75% chacun en cas de décès. L'un d'eux décède alors que le capital restant dû s'élève à 195 000 euros. La compagnie d'assurance verse à la banque 75% de cette somme, soit 146 250 euros. Il reste à la charge de l'emprunteur survivant 25% de 195 000 euros, c'est-à-dire 48 750 euros à rembourser.

La garantie court à compter de la date d'adhésion ou de la signature de l'offre de prêt jusqu'au terme du crédit. Le risque de décès est donc également couvert pour la période allant de la signature du prêt au déblocage effectif des fonds, soit avant la fin de la construction ou avant même la signature de l'acte notarié ; ceci sous réserve de la réalisation effective de l'opération pour laquelle le prêt a été octroyé.

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La garantie invalidité

Il existe deux types de garanties invalidité : l'invalidité permanente partielle ou totale (IPP ou IPT) d'une part, et l'invalidité absolue et définitive (PTIA) d'autre part. Certains contrats couvrent la seconde sans garantir la première.

L'invalidité permanente partielle (IPP) ou totale (IPT)

Un accident ou une maladie de longue durée peut amener un assuré à se déclarer en état d'invalidité permanente totale ou partielle à exercer une activité professionnelle. Afin que cette garantie soit effective, l'assureur désigne un médecin pour faire constater le taux d'invalidité de l'assuré. Selon les résultats, l'établissement décide d'assumer, en totalité ou partiellement, le remboursement des mensualités. L'assureur peut également décider de ne pas intervenir si le taux d'invalidité est jugé trop faible. L'assuré a alors le droit de contester le taux retenu par l'assureur, en mandatant à ses frais un second médecin pour réaliser une contre-expertise.

La garantie IPP (ou invalidité 1ère catégorie Sécurité sociale) : l'assuré est considéré en invalidité permanente partielle s'il présente, à la suite d'une maladie ou d'un accident, un taux d'invalidité supérieur à 33% et inférieur à 66%, l'empêchant d'exercer à temps plein une activité professionnelle. Cette garantie prévoit la prise en charge partielle de l'échéance du prêt.

La garantie IPT (ou Invalidité 2ème catégorie Sécurité sociale) : l'assuré est considéré en invalidité permanente et totale s'il présente, à la suite d'une maladie ou d'un accident, un taux d'invalidité supérieur à 66%, le rendant inapte à tout travail de façon permanente et présumée définitive. Selon les contrats, cette garantie peut assumer les échéances à votre place jusqu'à la fin du prêt ou rembourser immédiatement et intégralement le capital restant dû (comme la garantie PTIA).

La perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA)

La perte totale et irréversible d'autonomie est aussi nommée IAD (invalidité absolue et définitive) ou invalidité 3ème catégorie de la Sécurité sociale. L'assuré est reconnu en PTIA lorsqu'à la suite d'une maladie ou d'un accident, il se trouve médicalement dans l'impossibilité absolue et définitive de se livrer à une occupation ou un travail lui procurant gain et profit, et si son état l'oblige à recourir à l'assistance d'une tierce personne pour accomplir les actes ordinaires de la vie. Cette garantie est toujours associée à la garantie décès et fonctionne de la même façon. Le capital restant dû est immédiatement payé par l'assurance et la dette bancaire est annulée.

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Les restrictions à la garantie décès-invalidité

Les limites à la souscription de la garantie

Il est difficile de souscrire une assurance décès-PTIA après 70 ans, voire dès 65 ans chez certains assureurs. Cependant, de plus en plus d'établissements tiennent compte de l'allongement de la durée de la vie et repoussent l'âge limite de souscription, mais en appliquant des tarifs majorés.

Le coût d'une assurance décès invalidité varie selon la compagnie d'assurance, l'âge de l’assuré et son état de santé au moment de la souscription, la durée d’emprunt… Les personnes présentant « un risque aggravé de santé » peuvent bénéficier de la convention AERAS qui limite la surprime de cotisations, sous conditions de ressources.

Les risques non couverts durant la garantie

Attention ! Certains risques ne sont pas couverts par l'assurance : il faut étudier la notice qui indique les exclusions, mais également les délais de carence, c'est-à-dire le délai entre la souscription et la prise d'effet de la garantie.

Le plus souvent, sont exclues des garanties décès-invalidité-incapacité (totalement ou uniquement pendant le délai de carence) : les conséquences d'une guerre, d'un suicide ou d'une tentative de suicide, de certaines maladies psychiques comme la dépression nerveuse, du meurtre par le co-emprunteur, des effets d'explosion ou de la pratique de sports considérés à risque comme l'ULM ou le parapente.

D'autres exclusions peuvent être prévues au contrat, notamment celles qui sont liées à la déclaration préalable de santé de l'assuré, dans la limite du droit à l'oubli pour les personnes ayant été atteintes par le passé de certaines pathologies.

Les assurances peuvent également prévoir la fin de leur couverture sur une partie de leurs garanties, une fois que l'assuré a dépassé un certain âge, par exemple à 75 ou 80 ans pour la garantie décès ou lors du départ à la retraite pour l'IPT. L'assuré doit toutefois en être parfaitement informé.

Déclarez vos nouveaux risques !

S'il est important de vérifier les exclusions lors de l'adhésion à un contrat d'assurance emprunteur, il est tout aussi essentiel de penser à déclarer à son assureur, en cours de vie du contrat, tout changement dans sa situation personnelle qui serait susceptible d'impacter le contrat. En particulier si ce changement augmente les risques de sinistres : par exemple, nouveau travail plus risqué ou avec plus de déplacements en voiture, nouvelle pratique d'un sport dangereux, tabagisme jusque là non-déclaré... La modification des risques peut, par ailleurs, être l'occasion de choisir un autre contrat d'assurance emprunteur, plus adapté à votre situation personnelle.

Tout sinistre lié à une pratique risquée non déclarée peut en effet entraîner une limitation voire un refus d'indemnisation par l'assureur.

Carole-Anne CORNET
Carole-Anne CORNET

Diplômée d’un Master de droit privé général, Carole-Anne se charge de la veille juridique, assure la mise à jour du site, assiste les journalistes... Lire la suite

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