Avec l'inflation, qui a encore progressé de 5,9% en avril, la demande des particuliers en crédit à la consommation reste élevée pour faire face à l'augmentation généralisée des dépenses, révèle une étude publiée ce mardi par Meilleurtaux. Mais les montants empruntés diminuent.

Le crédit à la consommation reste très prisé, d'après une étude publiée ce mardi par Meilleurtaux. Le courtier a recensé 360 000 demandes de financement l'an dernier, un niveau similaire au record de 2019, et cela malgré des taux en hausse. « La période est compliquée pour les ménages et les crédits à la consommation apportent clairement une réponse aux différentes problématiques de besoins de financements ou de trésorerie, notamment immédiats », explique Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux.

En effet, la forte hausse des prix qui touche la France, avec une inflation qui a encore progressé de 5,9% en avril selon la dernière enquête de l'Insee, complique le budget des ménages.

« Le crédit à la consommation, une source de financement non négligeable »

« Le coût de la vie est plus élevé, l'achat d'une nouvelle voiture ou le fait d'entreprendre des travaux est moins évident. Le prix des voitures neuves a explosé, tout comme le prix des travaux, en partie à cause de l'inflation sur les matières premières. Pour faire face, le crédit à la consommation reste une source de financement non négligeable », analyse Maël Bernier.

Malgré tout, le montant emprunté par les ménages diminue. Quand le montant moyen du prêt était de 10 919 euros en 2020, il est en recul l'an dernier de plus de 2 500 euros, à 8 496 euros. Pour les crédits voiture, il est passé de 13 027 euros en 2020 à 12 606 euros en 2022. Même chose pour les travaux, passant de 14 475 euros en 2020 à 11 787 euros en 2022, ou pour les prêts personnels qui ont perdu en l'espace de 3 ans près de 1 500 euros. Enfin pour la trésorerie, ce type de projet a perdu 2 000 euros, détaille l'étude de Meilleurtaux.

« La fin du crédit quasi-gratuit »

Un phénomène logique. « La hausse des taux a également frappé les crédits à la consommation avec des montants d'intérêts plus élevés, la fin du crédit quasi-gratuit conduit à restreindre au maximum les montants empruntés », constate Maël Bernier.

Concernant l'âge moyen des emprunteurs, il a rajeuni, passant de 50 ans en 2020 à 43 ans en 2020. Et leurs revenus nets ont diminué. L'an dernier, ils étaient de 2 422 euros, soit 350 euros de moins qu'en 2020. Pour un couple, le revenu moyen était de 4 911 euros en 2020 et est passé à 4 362 euros.

Des emprunteurs avec des revenus moins élevés qui souscrivent avant tout un crédit personnel, c'est-à-dire non affecté à un projet particulier comme le prêt travaux ou auto, et ce afin de boucler leurs fins de mois.

Pour autant, le montant des prêts personnels distribués a chuté de 25,3% au premier trimestre sur un an à 2,66 milliards d'euros, selon les chiffres de l'Association française des Sociétés Financières (ASF). Une situation qui serait liée à « la trop lente hausse du taux d'usure au regard des coûts de refinancement », selon l'ASF. La révision limitée de ce taux maximum, tous frais compris, que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer, rendrait ainsi les prêts personnels moins rentable pour les banques.

Par ailleurs, l'ASF a constaté que la qualité de la demande des crédits à la consommation se dégrade avec des« premiers impayés (qui) augmentent légèrement ».

Crédit conso : les deux conditions à réunir pour décrocher un prêt personnel