Les salariés du Crédit Immobilier de France (CIF) ont observé mercredi une grève nationale et manifesté devant leur siège parisien et en région, au lendemain de la première réunion de négociation sur le plan social qui va affecter le groupe bancaire.

Environ 150 personnes ont manifesté à Paris et quelques centaines devant les sièges des agences régionales, selon les syndicats qui estiment que le taux de grévistes dans les filiales en France se situait entre 70 et 80%. Plus de 2.500 salariés sont concernés par la situation du CIF promis à la disparition.

De plus, les salariés du CIF ont déposé un recours en justice contre la direction afin d'obtenir des informations sur les démarches en cours concernant la situation de la banque. L'audience est prévue jeudi.

Les négociations sur un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) s'étaient ouvertes mardi à l'occasion d'une réunion entre la direction et la commission centrale de négociation mise en place. Cette commission regroupe les sept syndicats du groupe (CFDT, UNSA, CFTC, CGT, SUD, FO et CFE-CGC), ainsi qu'un élu des Comités d'établissement de chacune des 15 entités qui constituent le groupe. Cette structure de négociation a été créée dans la mesure où le CIF n'avait pas jusqu'alors de système de négociation centralisé.

Une gestion « en extinction »

Le CIF est spécialiste des prêts immobiliers aux particuliers et lié au mouvement HLM. Après une décision de l'agence de notation Moody's d'abaisser sa note de trois crans, ce qui l'a privé de son accès au financement sur les marchés, l'organisme ne collectant pas de dépôts, le CIF avait tenté de s'adosser sans succès à une banque.

L'Etat lui a accordé sa garantie, mais lui a imposé en retour une gestion « en extinction », c'est-à-dire sans possibilité d'accorder de nouveaux prêts. Bruxelles doit avaliser, le 22 août, le plan de résolution de la banque dans la mesure où elle bénéficie d'une garantie de l'Etat.

1.200 départs prévus début 2014

Selon Carine Mazzoni, secrétaire du comité central d'entreprise, la direction a présenté mardi une première ébauche de son plan qu'elle souhaite boucler en un mois, avant sa présentation pour aval devant la Commission européenne.

« Ce délai est beaucoup trop court », a indiqué Carine Mazzonni, dans la mesure où les 15 entités du groupe sont éparpillées dans des bassins d'emplois très différents les uns des autres. « Nous avons refusé leur planning », a-t-elle précisé indiquant que la commission centrale de négociation se réunirait le 3 juillet pour faire des propositions sur ce planning.

Selon Philippe Mussot, représentant CFDT, le plan comporte un volet devant permettre à des personnes de pouvoir postuler à un emploi hors du groupe, un volet concernant le maintien du personnel nécessaire pour accompagner l'extinction du groupe et des mesures d'accompagnement habituels dans les PSE. Quelque 1.200 personnes appartenant à la chaîne de production (émission des prêts) devraient partir début 2014.