Le Crédit immobilier de France (CIF), contraint l'an dernier de demander la garantie de l'Etat pour éviter la cessation de paiement, est resté bénéficiaire en 2012, dégageant un résultat de 34 millions d'euros, selon un communiqué jeudi.

Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) n'a baissé que de 2% par rapport à 2011, à 462,7 millions d'euros et l'établissement a produit pour 3,16 milliards d'euros de nouveaux prêts, l'an dernier.

« Ce sont des éléments qui rendent d'autant plus paradoxale notre situation : d'un côté nous sommes liés à une garantie, qui fait que le groupe CIF est dans un processus de résolution ordonnée, mais nos cœurs de métier sont fondamentalement sains », a commenté François Morlat, nommé directeur général du groupe en janvier. « Notre situation a été stabilisée à plusieurs titres », sur le plan de la gouvernance et par le plan de résolution qui sera proposé prochainement, a-t-il poursuivi.

Spécialisé dans le crédit immobilier aux ménages modestes, le CIF avait dû demander la garantie de l'Etat à l'été 2012 après un abaissement de sa note par l'agence Moody's, qui lui avait rendu impossible son refinancement sur les marchés. L'Etat avait accordé sa garantie à hauteur de 18 milliards d'euros, autorisée temporairement par Bruxelles le temps que le CIF élabore son plan de résolution. Selon M. Morlat, Bruxelles donnera son approbation définitive le 22 août, ou au plus tard au début de l'automne.

La garantie de l'Etat, que le directeur général juge « bien dimensionnée » permet au CIF d'emprunter « dans de très bonnes conditions ». Si les activités non viables sont gérées en extinction, l'établissement conserve une capacité de prêt réduite et produit 50 millions d'euros de prêts par mois.

Pour M. Morlat, qui a commandé un audit de l'entreprise auprès du cabinet Deloitte, « le CIF est tout sauf une bad bank ou une machine a fabriquer des subprimes » et « la manière dont il travaille dans son cœur de métier est un concept d'avenir ». Il se dit mobilisé pour trouver des solutions pérennes auprès de tiers extérieurs et n'a pas perdu l'espoir, malgré le court délai, de trouver des repreneurs pour les filiales de l'établissement, spécialisées (courtier assurance et conseil, banque patrimoine et immobilier) ou régionales. « Nous avons depuis février/mars un certain nombre de marques d'intérêts », assure-t-il.