Alors que certains anticipaient un retour de tendance haussière le mois dernier, les courtiers spécialisés sont unanimes à constater une légère baisse des taux moyens des crédits immobiliers en ce début de mois d’avril. Ils évoquent également une légère reprise de la demande, qui pourrait coïncider avec une amorce de baisse des prix dans les zones qui y avaient jusqu’ici échappé.

Des taux en légère baisse

Il y a un mois, les courtiers divergeaient dans leur analyse du marché des taux immobiliers, certains anticipant une hausse, d’autres constatant plutôt une stabilisation (lire Les courtiers divisés sur une remontée des taux fixes). Retour du consensus en ce début de mois d’avril. Empruntis comme Meilleurtaux annoncent que les taux ont très légèrement baissé en moyenne. Pour le premier, qui se base sur son relevé au 2 avril, les taux du marché sont actuellement de 3,05% pour un crédit immobilier sur 15 ans, 3,40% sur 20 ans et 3,90% sur 25 ans.

Les chiffres avancés par Meilleurtaux sont assez proches : 3,03 % sur 15 ans ; 3,35 % sur 20 ans et 3,70 % sur 25 ans. Ce dernier, qui avait annoncé le mois dernier la fin de la tendance à la baisse des taux, nuance cette fois son propos. « Si en mars on avait constaté quelques hausses - concernant tout de même 30 % des nouvelles grilles reçues -, le mouvement ne semble pas se confirmer en avril », explique ainsi le courtier dans un communiqué.

Pas de hausse à l’horizon

De son côté, Empruntis ne voit toujours aucune raison valable pour que les taux repartent à la hausse. « Pour le mois d’avril, nous ne voyons pas de changements majeurs, les OAT restant très basses, autour de 2%, les banques françaises continuent de bénéficier de conditions d’emprunt particulièrement attractives et par conséquent les particuliers en profitent », analyse Maël Bernier, la porte-parole du courtier, qui poursuit : « Le mois d’avril est un des mois phares en termes de production de crédits (multiplication des salons notamment) et une banque qui déciderait de remonter ses taux se mettrait automatiquement hors-jeu, au risque donc de perdre des parts de marché importantes par rapport à ses concurrents très actifs et bien positionnés. »

Un marché en reprise malgré la crise ?

Malgré la crise économique, le marché de l’immobilier serait-il en train de se remettre en marche ? C’est ce que semble constater Meilleurtaux. Le courtier affiche en tout cas des chiffres en hausse pour le premier trimestre : + 3,3% sur un an pour le nombre de demandes de crédits immobiliers avec un compromis de vente déjà signé. « Si la demande n’a pas retrouvé le niveau record de 2011, l’attentisme est moindre en ce début d’année 2013 », constate ainsi Sandrine Allonier, porte-parole de Meilleurtaux.

Outre les taux toujours aussi bas, un élément pourrait expliquer ce petit sursaut : l’amorce d’une baisse des prix. « Nos équipes commerciales constatent que les négociations entre vendeurs et acheteurs se détendent. Il est assez facile aujourd’hui d’obtenir un rabais d’environ 10% sur le prix d’un bien immobilier, quelle que soit la région, et même dans le neuf pour certains programmes », témoigne ainsi Joël Boumendil, le patron du courtier ACE, qui dépeint dans son analyse du marché début avril un « marché immobilier particulièrement dynamique » : « (…) la demande de biens reste forte, les acheteurs présentent des dossiers de meilleure qualité avec notamment un apport personnel moyen en augmentation. Les banques ont une réelle envie d’accorder des prêts immobiliers. Ce mois-ci encore, les taux sont très attractifs et incitent à passer à l’achat. » Alors, mirage ou réalité ?