Selon l'Association française des sociétés financières (ASF), les crédits à la consommation ont connu un léger rebond de 2% en 2010, après une année 2009 très sombre. L'embellie est principalement due à l'automobile et aux prêts personnels.

Malgré ce léger mieux, la production de crédit à la consommation reste toutefois inférieure de 12% par ce qu'elle était en 2008.

Le rebond a été porté par les crédits liés aux achats d'automobiles neuves (+7,1%), eux-mêmes soutenus par la prime à la casse. Autre catégorie en hausse : les prêts personnels, ces crédits assortis d'une échéance mais non affectés à un achat, qui ont bondi de 18,1%.  Ils intègrent notamment les rachats de créance, qui consistent à regrouper plusieurs crédits en un seul, ce qui permet à l'emprunteur de ne plus avoir qu'une mensualité à rembourser et souvent d'étaler son crédit sur une durée plus longue. Le rachat des crédits est donc comptabilisé comme un nouveau crédit alors qu'il s'agit du recyclage de crédits déjà existants.

Ces deux postes masquent le recul du financement d'automobiles d'occasion (-5,2%), du crédit affecté hors automobile (-2,1%) et surtout du crédit renouvelable (-6,3%). En ralentissement continu depuis le début de la crise, ce dernier a atteint en 2010 son plus faible niveau depuis 2001. Il reste en retrait sur les derniers mois de 2010.

Impact à venir de la Loi Lagarde

Si le volume de crédit de 2010 reste éloigné de celui de 2008, le président de l'ASF Bruno Salmon a souligné que « le coût du risque (échéances de crédit non remboursées), qui s'était déjà stabilisé en milieu d'année, a eu plutôt tendance à s'améliorer au cours de la seconde partie de 2010 ». Pour 2011, le délégué général Françoise Palle-Guillabert explique que « la mise en oeuvre des mesures de la loi Lagarde réformant le crédit à la consommation va impacter sensiblement les conditions de distribution du crédit ».

Plusieurs volets de la loi Lagarde, adoptée en juin 2010, doivent en effet entrer en vigueur en 2011, notamment la réforme du taux de l'usure (taux maximum autorisé pour les crédits).