La part des Français qui détiennent un crédit a baissé en 2010, moins d'un ménage sur deux étant concernés, tombant à un plus bas depuis 1995, en raison d'un fort recul du crédit à la consommation, selon une étude publiée mardi par la Fédération bancaire française (FBF).

La 23e édition de l'Observatoire des crédits aux ménages révèle que 49,5% des ménages français avaient un crédit en 2010, contre 50,8% en 2009, un point bas depuis 1995 (49,1%). Le recul est dû principalement à un moindre recours au crédit à la consommation, détenu par 30,1% des ménages en 2010, contre 31,7% en 2009.

L'étude explique ce phénomène par deux années de crise et par l'usage qui est fait du crédit à la consommation, les Français continuant à y recourir pour l'achat d'un équipement pour la maison, une automobile ou des travaux, mais beaucoup moins pour les loisirs et vacances. « Les usages moins prioritaires en période de crise ont reculé », a commenté Michel Mouillard, professeur d'économie, lors de la présentation de cette enquête, observant que « les ménages ont été plus raisonnables, plus attentifs ».

Le crédit consommation est au plus bas depuis le début des années 2000, une tendance marquée par le recul de l'usage des crédits renouvelables. En revanche, le crédit immobilier se maintient à un niveau presque stable, touchant 30,5% des ménages en 2010, contre 30,8% en 2009. Ce domaine bénéficie des dispositions prises par les pouvoirs publics et par les conditions de crédit attractives (taux d'intérêt et durée).

Les Français confiants dans leur capacité à rembourser

En outre, la part des accédants à la propriété, 23,2% en 2010, est l'une des plus élevées depuis dix ans. La baisse des détentions de crédits intervient alors même que les encours de crédits immobiliers augmentent, ce qui signifie que « les ménages qui entrent sur le crédit empruntent des montants plus élevés que ceux qui sortent », notamment en raison de la hausse des prix sur le marché, selon M. Mouillard. Plus généralement, rappelle l'économiste, le moment où les évolutions des encours et des taux de détentions reviendront en phase signifiera que l'ensemble des marchés seront repartis.

Face à ces crédits, les Français sont confiants dans leur capacité à rembourser, puisqu'une majorité de ménages (54,7% en 2010 contre 50% en 2008) estime pouvoir faire face à ses dépenses sans se serrer la ceinture.

Ils sont moins nombreux (40,4% en 2010 contre 43,3% en 2009 et 48,7% en 2008) à estimer que leur situation s'est dégradée. Ces meilleurs conditions ne les pousseront pas pourtant à souscrire davantage de crédits en 2011. Ils sont 4,1% (contre 4,4% en 2009) à indiquer vouloir recourrir à un crédit à la consommation et 4,8% (contre 5,6%) à un crédit immobilier. Les ménages ont en particulier semblé nombreux à réaliser leurs projets immobiliers fin 2010, profitant notamment de bonnes conditions de crédit.

L'enquête a été réalisée par voie postale par la Sofres en novembre 2010 auprès d'un échantillon de 8.813 ménages.