Pour booster votre contrat d'assurance vie, ou pour vous simplifier la vie, vous souhaitez déléguer sa gestion à un professionnel grâce à la gestion pilotée. Mais comment bien la choisir ? Voici ce qu'il faut savoir sur les mandats de gestion, et 5 conseils pour vous aider à choisir.

Les fonds en euros de l'assurance vie ont rapporté 1,91% en moyenne en 2022. Moins que le Livret A actuellement rémunéré à 3% et surtout bien moins que l'inflation qui s'élève en novembre à 3,4% selon les derniers chiffres de l'Insee. Même si le rendement moyen attendu cette année pour les fonds euros est de 2,5%, vous vous demandez peut-être comment obtenir plus de rendement.

Diversifier vos actifs sur votre contrat via l'investissement en unités de compte (UC) est une bonne solution. Mais vous n'avez pas ou peu de temps à consacrer à vos investissements. Par ailleurs, une connaissance limitée des marchés financiers est un frein. Une solution reste à envisager : la gestion pilotée. Frais, risque de perte, horizon de placement... Retrouvez ici quelques clés pour vous aider à choisir le bon profil de gestion.

Assurance vie : choisir la gestion pilotée, est-ce vraiment une bonne idée ?

La gestion pilotée, qu'est-ce que c'est ?

La gestion pilotée ou gestion sous mandat revient à déléguer à un intervenant extérieur la répartition et l'arbitrage entre les différents actifs de votre contrat d'assurance vie. Il s'agit bien souvent de l'assureur qui gère votre contrat. Dans les faits, ce sont cependant des sociétés de gestion de portefeuille (Rothschild Gestion, Lazard Frères Gestion, Oddo BHF AM, Carmignac, La Financière de l'Echiquier, etc.) qui pilotent la gestion et indiquent à votre assureur sur quels fonds il doit investir.

Aujourd'hui démocratisée, la gestion pilotée est plus accessible : 100 euros d'investissement minimum pour le contrat Placement vie de Meilleurtaux, 300 euros pour Fortuneo Vie, 500 euros pour Placement-direct vie ou encore 1 000 euros pour Yomoni Vie ou Linxea Avenir Spirit 2.

Cinq conseils pour vous aider à choisir

Et il faut aussi déterminer en amont son profil de risque. C'est-à-dire le niveau de risque que peut prendre le gestionnaire avec votre argent et qui va influer sur la répartition entre le fonds en euros, support garanti, et les unités de compte (fonds actions, obligataires, monétaires, diversifiés, ETF...).

1. Bien lire les conditions générales et ne pas s'arrêter aux dénominations du mandat

Selon votre contrat, vous pourrez accéder à deux, trois voire même des dizaines de profils différents. Le plus souvent, le choix devra s'effectuer entre « prudent », « équilibré » et « dynamique ». Attention cependant à ne pas vous fier à ces seules dénominations. En effet, il n'existe pas de norme type ! Chaque assureur est donc libre de définir ses conditions d'investissement par profil.

Il ne faut pas non plus se baser seulement sur les informations, souvent succinctes, présentes sur les sites internet des banques et des courtiers, mais lire attentivement les conditions générales du contrat. Ce document contient notamment le descriptif des différents mandats d'arbitrage proposés. En feuilletant plusieurs notices, vous constaterez alors des objectifs plus ou moins précis sur les « produits de taux », autrement dit les actifs les moins risqués.

2. S'attarder sur la note de risque

À chaque profil de gestion est également associée une note de 1 à 7. Il s'agit d'un indicateur de risque, le SRRI. Plus celui-ci est élevé, plus la société de gestion va miser sur des fonds volatils mais à l'espérance de gains élevée. Pour faire simple, cet indicateur correspond à la moyenne des SRRI individuels de chaque fonds sous-jacent.

Cette note SRRI a le mérite d'être synthétique... peut-être trop puisque deux profils peuvent avoir le même score de risque et pourtant contenir des fonds très différents. Un gestionnaire pourra ainsi placer la moitié de l'épargne sur un fonds euros et l'autre moitié sur des fonds actions très volatils et obtenir un SRRI de 4. Une autre société de gestion choisira des SCPI et des unités de compte notées entre 3 et 4. La note sera la même mais le gain potentiel (ou la perte éventuelle) différent.

« Quel est le risque maximum que je souhaite prendre, autrement dit, combien je peux perdre au maximum en cas de chute de marché ? »

3. Évaluer votre niveau de perte maximum

« C'est une question que doit se poser l'investisseur : quel est le risque maximum que je souhaite prendre, autrement dit, combien je peux perdre au maximum en cas de chute de marché ? », explique Alain-Pierre Belchior, directeur de l'offre financière de l'UFF. En fonction de la réponse à cette question, vous saurez si vous pouvez vous risquer au profil le plus dynamique, ou à celui qui a la note SRRI la plus élevée.

4. Jeter un œil aux performances passées des mandats

Une fois que vous avez identifié le degré de risque acceptable pour vous et le type d'allocation correspondant, il est temps de comparer les rendements passés des contrats. Si d'une année à l'autre, vous constatez que les écarts de taux sont particulièrement importants, cela peut signifier que le mandat est volontairement investi sur des valeurs cycliques. Donc, si vous n'êtes pas prêt à voir la valeur de votre assurance vie faire les montagnes russes, ce profil n'est pas fait pour vous.

Il existe des mandats avec des objectifs de placement divers et thématisés, notamment sur des contrats patrimoniaux : par secteur géographique, par activité ou par type de supports (par exemple, sur des obligations ou des ETF), ou une combinaison de ces éléments. D'autres contrats, encore, proposent des mandats qui sécurisent les avoirs à l'approche de la retraite, à l'image de l'option de gestion à horizon du plan épargne retraite (PER).

Le choix de votre profil de gestion pourra se faire en fonction de votre horizon de placement. Sans surprise, plus cet horizon de placement est long, plus vous pourrez prendre de risques.

« Le choix du profil de gestion doit être fait en fonction de sa résistance au choc de marché mais aussi en fonction de son horizon de placement, ajoute Alain-Pierre Belchior. Il faut mettre en perspective le comportement court terme des marchés financiers et l'horizon long terme de son investissement. Prenons l'exemple d'un épargnant qui choisit d'investir sur 10 ans. Si une correction intervient au cours de la première année, il est nécessaire de s'extraire du momentum de marché pour juger la qualité de l'allocation au regard de l'horizon d'investissement. »

5. Comparer les contrats en regardant (notamment) les différents frais

Les performances de la gestion pilotée vont évidemment de pair avec des frais supplémentaires. Car un taux de rendement faible peut provenir d'un contexte financier morose, mais aussi des frais venant rogner la rentabilité de l'assurance vie. Or, en optant pour la gestion pilotée, vous allez en payer un peu plus. Il faut donc se montrer particulièrement vigilant.

Gestion pilotée d'un contrat d'assurance vie : fonctionnement en comparatif 2023

Afin de rémunérer le gestionnaire d'actifs, les frais de gestion des fonds sont en effet majorés de quelques dixièmes de pourcentage. Et ils s'ajoutent aux frais inhérents au contrat, comme les frais sur versement. Dans certains cas, ce sont les arbitrages réalisés dans le cadre de cette délégation qui vous seront facturés. Plus rarement, le gestionnaire se rémunère en pourcentage si la performance de l'allocation est positive.

Dans tous les cas, les frais de gestion du mandat et du contrat doivent vous être communiqués précisément. A vous ensuite de comparer les diverses assurances vie à l'aune des frais. Vous pourrez alors sélectionner le contrat au rapport rendement-coût le plus favorable compte tenu de votre profil de risque. Il est possible, depuis l'été 2022 de comparer les frais liés à la gestion pilotée et ceux inhérents aux unités de compte, grâce au tableau récapitulatif des frais accessible sur les sites internet des assureurs.

Frais de l'assurance vie : les unités de compte surveillées de près par le gendarme des assureur

Pour rappel, en cours de vie du contrat, un changement de mandat est toujours possible. Cela peut toutefois engendrer des frais supplémentaires, notamment liés aux arbitrages nécessaires. Le plus souvent, il est aussi possible de passer d'une gestion pilotée à une gestion libre, et inversement.

Comparez les meilleures offres en assurance vie

Ce qu'il faut retenir :

  • La gestion pilotée consiste à déléguer à la société de gestion partenaire du contrat le suivi de votre assurance vie. Celle-ci va réaliser à votre place la sélection des fonds et les arbitrages nécessaires en fonction du niveau de risque que vous êtes prêt à prendre et votre horizon de placement.
  • Ce niveau de risque acceptable se matérialise dans le mandat de gestion que vous prenez. Attention, en fonction des courtiers et des gérants d'actifs, deux mandats qualifiés de « prudent » peuvent intégrer des supports très différents. D'où l'intérêt de lire attentivement le descriptif du profil de gestion.
  • Pour comparer les gestions pilotées, les performances passées et les frais facturés permettent de compléter votre analyse.