Avec une inflation s'approchant des 5%, difficile de trouver des placements qui vous protègent réellement de la hausse des prix ! Vous possédez une assurance vie et vous cherchez la parade pour limiter la casse ? Ou pour franchir cette barre des 5% ? Certains supports en unités de compte sont capables d'affoler le compteur. Mais comment faire sans prendre de risques inconsidérés ?

L'inflation a atteint 4,5% au mois de mars, sur un an, alors que dans le même temps le Livret A affiche un taux à 1% et le LEP à 2,2%. Les livrets d'épargne réglementés n'offrent donc pas la possibilité de protéger votre épargne de la hausse des prix. Il existe d'autres placements susceptibles de le faire, dont les fonds immobiliers en direct, de plus en plus populaires, mais aussi évidemment les fonds en unités de compte (UC) de l'assurance vie. Mais encore faut-il choisir les bons supports !

La rémunération des fonds en euros, dont le capital est garanti, a atteint en moyenne 1,3% en 2021. Dans ce contexte, pour combattre l'inflation, il faudra se tourner vers des UC, un investissement plus risqué mais potentiellement plus rémunérateur. Elles ont rapporté 9% en moyenne l'année passée. D'ailleurs, la part des cotisations en UC atteint 40% depuis le début de l'année. Une dynamique qui s'accélère puisqu'elle était de 39% en 2021, de 35% en 2020, et de 28% en 2019. Mais comment allier, sur les UC, un rendement supérieur à l'inflation, sans prendre trop de risques ? Une chose est certaine, ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier.

Fonds immobiliers : la valeur sûre

Parmi les différents types d'unités de compte dans lesquels il fait bon investir, on retrouve évidemment les SCPI. Elles ont le vent en poupe à la fois en investissement direct mais aussi indirectement via les UC de l'assurance vie. Une Société civile de placement immobilier (SCPI), aussi surnommée « pierre papier », permet d'acheter des biens immobiliers tels que des bureaux, des parkings, des commerces ou encore des entrepôts pour les louer ou les revendre. L'épargnant devient propriétaire d'une part du capital de la SCPI et reçoit ainsi une fraction des loyers perçus par la SCPI sous forme de dividendes, en fonction de son investissement. « L'immobilier sort clairement son épingle du jeu. En pratique, les SCPI apportent une rentabilité régulière avec des valeurs d'actifs stables », explique Gilles Belloir, directeur de Placement-Direct.

« Les SCPI apportent une rentabilité régulière avec des valeurs d'actifs stables »

Une vision partagée par Stellane Cohen, présidente d'Altaprofits, qui ajoute : « c'est l'assureur qui prend le risque ». En effet, lorsque vous investissez dans une SCPI via votre contrat d'assurance vie, c'est l'assureur qui détient les parts et qui se charge donc de la revente de celles-ci sur votre demande. L'assureur garantit ainsi la liquidité des parts de SCPI (sous réserve que vous conserviez vos parts plus de 3 ans).

A l'inverse, en investissant en direct, la liquidité d'un tel investissement n'est pas garantie. En cas de déséquilibre entre l'offre et la demande lors d'un investissement en direct, et si vous souhaitez revendre vos parts; vous devrez les vendre bien mois cher que leur valeur et accepter qu'elles restent bloquées pendant trois à six mois.

SCPI : les gains profitent de la fiscalité de l'assurance vie

Les gains d'une SCPI étant capitalisés au sein du contrat d'assurance vie, ils échappent à toute taxation tant qu'aucun retrait n'est réalisé. Au bout de 8 ans, ils bénéficient de la fiscalité avantageuse de l'assurance vie en cas de retrait. Seul bémol à avoir en tête : le nombre de SCPI accessible est bien plus limité via un contrat d'assurance vie qu'en investissement direct.

Le match. Investir en SCPI : en direct ou via l'assurance vie ?

Performances. L'année dernière, les SCPI ont offert de très bons rendements avec un taux moyen à 4,45% et même 4,49% selon les chiffres actualisés de l'Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim). En 2021, l'investissement dans l'immobilier et les fonds immobiliers a représenté 11% des investissements en unités de compte.

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Fonds actions... à condition de diversifier

« Pour obtenir une rentabilité sur du long terme, il faut une bonne diversification sectorielle et géographique », confie Gilles Belloir. Après l'immobilier, les épargnants ont donc tout intérêt à s'intéresser aux actions de croissance et « notamment celles du secteur technologique ». Il s'agit d'entreprises avec de belles perspectives de croissance des bénéfices. En misant une partie de votre épargne sur ce type de placement, de préférence sur des fonds, plus diversifiés, vous êtes certes soumis aux aléas boursiers mais ce risque peut être payant sur du long terme. « Il ne faut pas uniquement observer la performance sur une année et plutôt s'informer sur les rendements des 3 dernières années. Il est également conseillé de comparer les rendements du fonds avec d'autres fonds de même catégorie », ajoute Gilles Belloir.

« S'informer sur les rendements des 3 dernières années »

Performances. Au rayon fonds actions, les rendements sont tellement disparates que les moyennes ne sont pas toujours parlantes... Prenons des exemples précis. Un premier : le fonds Thematics Meta, géré par Natixis Investment Managers, composé majoritairement de valeurs technologiques, a un rendement annualisé de 15,47% (sur 3 ans). Par comparaison, les fonds de même catégorie enregistrent en moyenne une performance annualisée inférieure (3,56% en moins). Autre exemple, le fonds AXAWF Fram Robotech A Cap EUR géré par AXA, toujours dans le secteur des technologies, qui a enregistré en 2021 un rendement de 26,09% pour une performance annualisée sur 3 ans de 17,83%.

Même si vous êtes aussi soumis aux fluctuations boursières, vous avez aussi souvent, sur les contrats d'assurance vie récents, la possibilité d'investir dans des actions cotées en direct via votre contrat. Pour rappel, le CAC40 a fait une très belle année 2021. Après un léger recul en 2020 (-7%), il enregistre une hausse spectaculaire de +28,85%.

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Obligations d'Etats : pour coller à l'inflation

Réputés moins risqués, les fonds d'obligations d'Etats affichent des rendements certes « moins bons mais assez bons quand même », confie Gilles Belloir. Et pour cause : ils suivent le plus souvent de près ou de loin les envolées des prix. « Indexés sur l'inflation, les fonds d'obligations d'Etat représentent un bon investissement sur le long terme et prendront de la valeur si l'inflation est plus importante que les prévisions des acteurs économiques ». Les sociétés de gestion ont lancé plusieurs de ces fonds au cours des derniers mois. On peut citer notamment Global Inflation Short Duration de Groupama Asset Management essentiellement investi en obligations à court-terme (entre 1 à 5 ans) indexées sur l'inflation et émises par les pays membres de l'OCDE.

Performances. Ces fonds peuvent offrir des performances au-delà du taux d'inflation. On peut citer par exemple le fonds Lyxor Core Euro Government créé en 2017 et qui enregistre un rendement de 6,14% en 2021 avec une performance annualisée de 4,76% sur trois ans.

Fonds indiciels, pour suivre la bourse

Les fonds indiciels (ETF ou Trackers) sont également indexés sur les performances boursières et permettent notamment d'obtenir les mêmes évolutions que des indices de référence comme le CAC 40 ou le S&P 500. Comparables aux fonds actions cités plus haut, ils ont la particularité de fournir « une réactivité immédiate », explique Stellane Cohen. Selon elle, « pour obtenir un bon rendement en réduisant le risque, l'épargnant a tout intérêt à combiner le fonds en euros avec plusieurs types d'unités de compte gérés en gestion pilotée : une partie sur un fonds eurocroissance ou en SCPI et une autre sur des fonds indiciels ». Les fonds indiciels sont accessibles notamment chez les courtiers en ligne comme placement-direct, Meilleurtauxplacement, Linxea ou encore Altaprofits, en gestion libre ou en gestion pilotée.

Performances. Dépendantes des aléas boursiers, les performances des fonds indiciels varient au gré des soubresauts des marchés et une perte du capital investi est évidemment possible. Cependant, quand les indices boursiers sourient, ces fonds affichent des performances à la hauteur des marchés financiers et donc bien supérieures à l'inflation. L'illustration est éclatante en 2021 avec par exemple le fonds Lyxor MSCI World : il englobe 1 650 sociétés de 26 pays développés et a affiché en 2021 un rendement de 31,16% et même une performance moyenne sur trois ans de 15,40%. Ou encore Amundi ETF MSCI Nordic dont le rendement en 2021 a atteint 28,37%.

Pour l'heure, l'année 2022 n'est pas aussi favorable. Le CAC40 est dans le rouge. Et ces fonds répliquant les indices boursiers suivent logiquement le mouvement... Mais la bourse s'envisagent sur le long terme pour tenter de faire mieux que l'inflation.

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Et pourquoi pas la gestion pilotée ?

Si tous ces supports d'investissement titillent votre curiosité mais que vous n'avez ni le temps ni les connaissances pour y investir, vous pouvez opter pour la gestion pilotée. Les décisions de répartition et d'arbitrages sont prises par votre conseiller selon évidemment votre profil d'investisseur. En choisissant un profil équilibré, la performance en gestion pilotée pour l'année passée atteint 6,41% pour BforBankVie, 5,79% pour le contrat Boursorama Vie et 8,68% pour Fortuneo Vie.

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