La Banque de France tiendra lundi et mardi prochain deux comités sociaux et économiques (CSE) pour échanger avec les représentants syndicaux sur deux rapports importants pour la vie sociale de l'entreprise, moins d'un an après deux suicides de salariés.

Le premier, qui sera présenté lundi, se concentre sur le cas particulier d'un de ces deux salariés qui a mis fin à ses jours à son domicile, en juin 2023, en laissant une lettre pointant ses conditions de travail.

Le second rapport, présenté mardi, porte sur les risques psycho-sociaux au sein de la banque. Il est le fruit du travail du cabinet extérieur Technologia, sur demande des représentants du personnel à l'automne dernier.

Ses conclusions s'annoncent plus sévères que l'enquête diligentée par la direction, présentée le 18 janvier, aussi commandée après les deux suicides de salariés travaillant au sein de la filière fiduciaire (qui délivre et collecte les billets et les pièces).

Une majorité des salariés interrogés avaient alors jugé bonne ou très bonne leur satisfaction au travail, l'utilité de leur mission, l'ambiance ou encore la relation avec leurs collègues et supérieurs.

Le constat s'inversait en revanche pour la charge de travail. Plus de la moitié des agents interrogés jugeaient leur charge de travail pesante ou trop lourde, que ce soit dans le réseau ou dans les services centraux.

Les syndicats pointent régulièrement les conséquences des coupes d'effectifs dans la période récente. La Banque de France compte aujourd'hui 9.300 collaborateurs, contre près de 14.000 salariés en 2005.

La Banque de France a par ailleurs lancé le 7 février un nouveau plan de restructuration de son réseau fiduciaire, qui va passer par la fermeture de neuf de ses 23 caisses de tri et de remise en circulation des billets en 2025, après en avoir déjà fermé 14 en 2021 et 2022.

Les « situations de souffrance, de stress, de surcharge mentale (...) existent », reconnaissait le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau en introduction d'une réunion du CSE du 11 octobre 2023, selon des propos transmis à l'AFP par l'institution.

Il soulignait dans le même temps les dispositifs en place pour les prévenir et appelait à « accroître notre mobilisation en la matière ».

Prenant les devants, il avait également annoncé le lancement d'un programme dit d'action « Bien-être au travail », selon lui « plus utile que le vote d'une alerte syndicale sur l'ensemble de la Banque ».

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