Le montant des crédits verts et durables au bilan des banques françaises a augmenté de 50% en un an, a indiqué jeudi leur fédération, un rapport de la Cour des comptes ayant estimé un mois plus tôt leurs objectifs « peu quantifiables » en la matière.

La fédération des banques françaises (FBF) a annoncé jeudi que le montant des crédits verts et durables à leurs bilans est passé « de 216 milliards d'euros en 2022 à 337 milliards d'euros en 2023, soit un quadruplement sur trois ans », selon un communiqué.

Des engagements « souvent faiblement explicités »

Les sociétés financières françaises, qui actualisent régulièrement leurs politiques de lutte contre le réchauffement climatique, affichent des objectifs « peu quantifiables, peu suivis et peu comparables », avait déploré mi-mars la Cour des comptes dans son rapport annuel.

Propres à chaque entreprise, les indicateurs de suivi des engagements pris par les établissements bancaires et les assureurs, de même que leurs méthodologies, sont « souvent faiblement explicités », estimait également la Cour.

« Pour chaque euro de financement fossile, cinq euros financent la transition »

Engagées dans la lutte contre le changement climatique, les banques « financent de plus en plus massivement les projets de transition de leurs clients, entreprises ou particuliers », assure pour sa part la FBF. L'exposition des banques françaises au secteur des hydrocarbures a ainsi « diminué de 16% en 2023 » passant de 78 milliards d'euros en 2022 à 66 milliards en 2023, « pour chaque euro de financement fossile, cinq euros financent la transition », ajoute le communiqué.

« Creusant l'écart avec leurs homologues outre-Atlantique », les banques françaises « se classent toujours parmi les 10 meilleurs acteurs mondiaux du marché des financements de projets d'énergies renouvelables ».

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Obligations vertes et durables

Les banques accompagnent également leurs clients via l'arrangement d'obligations vertes et durables. Sur ce marché, « elles figurent parmi les leaders mondiaux, avec 100 milliards d'euros structurés pour le compte de clients au cours de l'année 2023 », assure encore la fédération en ajoutant que les banques françaises « savent qu'il reste beaucoup à faire », et qu'elles comptent « poursuivre leurs efforts ».

Sur 1.011 milliards d'euros d'obligations participant à financer les énergies fossiles émises depuis l'Accord de Paris sur le climat, 521 milliards ont été émises grâce au concours d'une ou plusieurs banques françaises, Crédit Agricole en tête, devant BNP Paribas et Société Générale, selon l'étude « Fossil Finance », dévoilée en septembre 2023 par un consortium de journalistes.

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