Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe notamment 14 des 18 fédérations de la banque, a annoncé jeudi la création d'un « dividende sociétal » pérenne d'un montant équivalant à 15% du bénéfice net du groupe, afin de soutenir des projets environnementaux et sociaux.

Selon le groupe mutualiste, la proportion de ce dividende est bien supérieure à la pratique actuelle des entreprises en la matière, avec seulement 0,5% des bénéfices nets reversés au profit de la société.

Avec 3,5 milliards d'euros de bénéfice net engrangé en 2021 par Crédit Mutuel Alliance Fédérale, c'est un montant d'environ 500 millions d'euros qui pourrait être reversé si les résultats pour 2022 sont équivalents.

3 canaux d'investissement éthique

Cette somme sera divisée en trois grands ensembles. La moitié sera d'abord versée à un fonds d'investissement sans objectif de rentabilité financière, pour soutenir des entrepreneurs sociaux et des projets non rentables.

Ensuite, le groupe va multiplier par dix ses actions de mécénat, qui passeront de 6 à 60 millions d'euros par an - environ 15% du dividende sociétal total y seront alloués.

Enfin, l'établissement va allouer une part de la somme (35%) à des actions « de transformation des pratiques de la banque et de l'assurance ». Concrètement, il s'agira de supporter le coût de certaines mesures en faveur des clients.

Crédit Mutuel Alliance Fédérale rappelle ainsi l'annonce en 2021 de la fin du questionnaire de santé pour certains clients désirant souscrire une assurance emprunteur, et le coût de la mesure estimée alors à 70 millions d'euros par an. La loi ayant depuis mis fin au questionnaire de santé pour les emprunts de moins de 200 000 euros et dont les dernières mensualités interviennent avant les 60 ans du souscripteur, le dividende sociétal n'intégrera pas le coût de cette mesure.

Selon la banque, le dividende intervenant après le bénéfice net du groupe, l'impact sur le taux d'imposition devrait être minime, contrairement aux dons qui offrent le droit à des avantages fiscaux.