L'ensemble des organisations syndicales représentatives du secteur bancaire ont annoncé avoir suspendu les négociations de branche avec l'Association française des banques (AFB) et demandent à être reçues par les ministères du Travail et de l'Économie et des Finances, selon un communiqué reçu vendredi par l'AFP.

« À la suite de la dernière séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires, face au mutisme de la délégation patronale, les organisations syndicales constituées en intersyndicale demandent à être reçues par les ministères du Travail et de l'Économie et des Finances », ont écrit la CFDT, la CFTC, la CGT, FO et le SNB dans un communiqué commun daté de jeudi. « Dans l'attente, elles suspendent le dialogue social avec l'AFB sur l'ensemble des thèmes », reprennent les syndicats, « une première », assure à l'AFP Mireille Herriberry, secrétaire fédérale de la section FO Banques.

Cette négociation de branche arrive après les négociations salariales au sein de chaque entreprise du secteur bancaire, les NAO, qui avaient modérément convaincu les syndicats : +0,6% pour BNP Paribas à +1% pour le Crédit Mutuel et HSBC, en passant par +0,7% pour Société Générale et +0,8% pour BPCE.

2 000 salariés concernés

Dans le détail, selon Mireille Herriberry, l'AFB aurait proposé une augmentation de 1,6% puis de 2% pour les salariés en bas de chaque échelon, identifiés dans le secteur par des lettres : techniciens de A à J puis cadres de H à K. La proposition de l'AFB « place les salaires minima du secteur bancaire parmi les plus élevés de France et répond ainsi à la volonté des banques de maintenir une dynamique salariale responsable », se défend l'Association des banques vendredi auprès de l'AFP.

Cette proposition ne concernerait cependant que 2 000 des 186 800 salariés employés par les membres de l'AFB, dont Société Générale et BNP Paribas, calcule Mireille Herriberry. « Dans la période actuelle », la position de l'AFB est « extrêmement malvenue », insiste-t-elle, rappelant l'implication des salariés du secteur pendant la crise du Covid-19, le retour de l'inflation et les profits records des principaux groupes bancaires.

Les organisations syndicales « regrettent d'être obligées d'en arriver à de telles extrémités pour que la branche joue pleinement son rôle dans tous les registres », notent-elles dans leur communiqué. L'AFB souhaite de son côté « poursuivre le dialogue social riche et constructif mené avec les organisations syndicales », précise-t-elle.