Dans le contexte de crise sanitaire devenue économique qui a fait plonger leurs résultats financiers, plusieurs banques ont annoncé qu’elles allaient changer d’équipe dirigeante.

Le secteur bancaire s’enfonce dans la crise. Déjà mises à mal ces dernières années par le contexte de taux bas et la pression concurrentielle, plusieurs banques ont désormais un genou à terre à cause de l’épidémie du coronavirus qui a mis l’économie à l’arrêt.

Ainsi, si BNP Paribas résiste à l’onde de choc en étant parvenue à dégager un bénéfice net positif de 2,3 milliards d’euros au 2ème trimestre, Société Générale et Natixis sont, quant à elles, déficitaires sur ces trois mois. La banque rouge et noire a ainsi annoncé une perte de 1,26 milliard d’euros durant le trimestre écoulé. Natixis, banque d’investissement du groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), est dans le rouge à hauteur de 57 millions d’euros au 2ème trimestre 2020.

Départ de 2 directeurs généraux délégués à la Société Générale

Les équipes dirigeantes de ces deux banques ont donc du pain sur la planche pour redresser la barre. Dans la foulée de la publication de ces résultats catastrophiques, certains cadres ont en effet quitté leur fonction. Ainsi, mardi 4 août, au lendemain de la sortie de son bilan trimestriel, la Société Générale a annoncé le départ de deux directeurs généraux délégués. Il s’agit de Philippe Heim en charge jusqu’alors des activités de banque de détail à l’international et de crédit consommation et de Séverin Cabannes qui supervisait les activités de banque de grande clientèle.

Ces départs, ainsi que la nomination de trois directeurs généraux adjoints, ont été validés par le Conseil d’administration sous proposition de Frédéric Oudéa, qui reste le grand patron de la Société Générale. « Nous allons nous concentrer sur l’accélération de la transformation de nos métiers au service de nos clients, notamment les activités de marché et la banque de détail, dans un environnement économique marqué par la crise de la COVID […] », commente par communiqué Frédéric Oudéa. Ce dernier, interrogé par Les Echos, se défend toutefois de toute improvisation décidée dans l’urgence de la crise.

Des divergences de point de vue chez Natixis et à La Banque Postale

S’agissant de Natixis, c’est son patron actuel François Riahi qui a quitté le 4 août ses fonctions de directeur général et de membre du directoire du Groupe BPCE. En cause, d’après Natixis, des divergences concernant les options du futur plan stratégique de la banque. François Riahi, qui avait été nommé à la tête de cette filiale de BPCE en juin 2018, avait pris la place de Laurent Mignon promu à la présidence du directoire du Groupe BPCE. François Riahi a été remplacé par Nicolas Namias jusqu’alors à la tête de la direction générale finance et stratégie et membre du comité de direction générale de Natixis.

C’est aussi par une « divergence de vue » que La Banque Postale a expliqué, le 22 juillet dernier, le départ de son patron, Rémy Weber, en poste depuis 2013. Cette divergence concerne la gouvernance de CNP Assurances, passée sous le contrôle de La Banque Postale début mars, souligne par communiqué la banque. Ce départ est officiel depuis la présentation des résultats semestriels, le 3 août dernier, de la Banque Postale.

En contraste par rapport à la Société Générale et Natixis, le bilan financier de La Banque Postale s’avère positif au regard du contexte de crise. Sans tenir compte de l’intégration de CNP, la Banque Postale a en effet dégagé un bénéfice net de 468 millions d’euros sur les 6 premiers mois de l’année. A ce jour, le successeur de Rémy Weber reste inconnu. Il « sera désigné dans les prochaines semaines par le Conseil de Surveillance de La Banque Postale », détaillait le 22 juillet la banque du groupe La Poste.