La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs à l'identique et s'est dite « prête » à renforcer les rachats massifs de dette décidés en mars pour atténuer l'impact économique de la pandémie de coronavirus.

L'institut monétaire, après une salve de décisions prises en quelques semaines face à cette double crise sanitaire et économique, a par ailleurs encore assoupli ses opérations de financement destinées aux banques, à des conditions exceptionnellement favorables pour stimuler la distribution de crédits.

Pour les prochaines vagues de prêts géants étalées de juin 2020 à juin 2021 et déjà annoncées en mars, l'institution gardienne de l'euro a baissé de -0,75% à -1,00% le taux qui sera appliqué aux banques dans le cas le plus favorable, c'est-à-dire si ces liquidités servent bien à soutenir des PME fragilisées par la crise.

Elle a par ailleurs annoncé le lancement d'une série d'opérations de refinancement en réponse à l'urgence créée par la pandémie, qu'elle désigne par l'acronyme « PELTRO », afin de « soutenir les conditions de liquidité » en zone euro et assurer le « bon fonctionnement des marchés monétaires », selon un communiqué.

Renforcer le bazooka

Pour tenter de contenir les répercussions sur l'économie de la pandémie de coronavirus, la BCE s'est aussi dite « prête » à renforcer son programme d'urgence contre la pandémie (PEPP) à travers son bazooka supplémentaire de 750 milliards d'euros d'achats de dette publique et privée sur le marché déjà annoncé en mars. Pour l'heure, il a été confirmé que l'institut monétaire va dépenser 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici décembre au titre de l'assouplissement quantitatif ou « QE », un programme lancé en mars 2015.

Tous ces instruments sont devenus indispensables pour continuer à stabiliser les marchés des dettes publiques et privées, soumis à des tensions sur les emprunts émis par des pays aux finances fragiles, comme l'Italie. Plus largement, les aides publiques déployées pour éviter une vague de faillites, donc de licenciements, devraient créer une montagne de nouvelles dettes souveraines estimée à 1.000 milliards d'euros rien que pour l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne.

Comme attendu, le principal taux d'intérêt a été maintenu à zéro, tandis que les banques se verront appliquer un prélèvement de 0,50% sur une fraction des dépôts qu'elles confient à la banque centrale au lieu de les prêter à leurs clients.