La grève à la Banque Postale à l'appel de tous les syndicats du secteur pour protester contre un projet de réorganisation qui va selon eux à nouveau supprimer des emplois dans les centres financiers a été bien suivie mardi, ont estimé des sources syndicales.

Les salariés étaient appelés à se mobiliser contre le programme « Excello » par les syndicats CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, SUD et Unsa qui dénoncent « une énième restructuration grand angle ».

Environ 30% des salariés ont observé le mouvement, a indiqué à l'AFP Catherine Breit (SUD), qui s'est félicité d'une mobilisation « plus importante » que lors des deux précédentes journées de grève les 9 avril et 26 mai. La CFDT, deuxième syndicat à La Poste, a dénombré 25% de grévistes, « 5% de mieux » que le 26 mai, journée à laquelle l'organisation ne participait pas, et jusqu'« entre 40 et 45% » dans les services directement impactés par le projet Excello, a indiqué son représentant Olivier Chartre. Selon la direction du groupe La Poste, 19,60% des salariés étaient en grève.

Conditions de travail et qualité de service

Selon les syndicats, le projet Excello, qui prévoit de « spécialiser chaque site sur une ou deux activités », s'inscrit « dans une réorganisation plus large qui vise à transférer une grande partie des activités de gestion dans les bureaux de poste ainsi que vers des filiales du groupe La Poste ». Ce programme va « dégrader les conditions de travail » du personnel, disent-ils, du fait de la productivité qui leur sera demandée. Les syndicats estiment aussi que cette restructuration « se fera au détriment de la qualité du service rendu à tous les usagers de la banque postale ». Pour le groupe La Poste, ce programme vise au contraire « à améliorer la prise en charge » des clients et à « contribuer au développement commercial » de la Banque Postale. Aux salariés, il permettra de proposer des « métiers enrichissants ». Un « important dispositif de formation » est prévu à cet effet pour tous les salariés qui changeront d'activité, souligne La Poste.