La Banque de Norvège a, contre toute attente, laissé jeudi son taux directeur inchangé, à 1,25%, estimant qu'une nouvelle réduction, après celle de décembre dernier, n'était pas nécessaire à ce stade pour l'économie norvégienne.

La plupart des économistes tablaient sur une baisse de 0,25 point, voire de 0,50 point, afin de se prémunir contre un renforcement de la devise norvégienne et donner un peu d'oxygène à une économie freinée par le recul du prix du baril.

La banque centrale a toutefois laissé entrevoir un assouplissement de sa politique monétaire dans les mois à venir. « Si l'économie évolue à l'avenir conformément aux attentes, cela ouvre la perspective que le taux directeur soit abaissé », a déclaré le gouverneur de la Banque de Norvège, Øystein Olsen, dans un communiqué. Les économistes fondaient leurs attentes sur les déclarations faites en décembre par Øystein Olsen, qui avait estimé à « 50-50 » une nouvelle réduction des taux.

Or, le prix du pétrole, moteur traditionnel de l'économie norvégienne, a reculé plus qu'attendu depuis, entraînant un fort recul des investissements pétroliers et augurant un ralentissement de la croissance : le Produit intérieur brut (PIB) ne devrait, selon l'institut national de statistique, augmenter que de 1,1% cette année, un chiffre jugé faible dans le riche royaume scandinave. Les marchés avaient donc largement pris en compte la réduction attendue du taux directeur dans la valorisation de la couronne norvégienne.

La banque centrale de Suède a baissé son taux

Celle-ci risque donc de se renforcer alors que les principaux concurrents économiques de la Norvège appliquent actuellement une politique de largesses monétaires : dans la zone euro où le taux de refinancement piétine à 0,05%, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé un vaste programme de rachat de dette tandis que les voisins danois et suédois affichent tous deux des taux négatifs.

Mercredi, la banque centrale de Suède a encore abaissé son taux directeur de 0,15 point, à -0,25%, et triplé, à 30 milliards de couronnes (3,2 milliards d'euros), l'ampleur de son programme de rachat d'obligations d'État afin de stimuler le retour de l'inflation.