Le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a affirmé vendredi que le report des négociations sur le pacte de responsabilité dans le secteur bancaire, décidé en novembre, n'était « pas un mouvement de mauvaise humeur ».

L'Association française des banques (AFB) a annoncé le 20 novembre le report des négociations sur le pacte de responsabilité, prévues pour reprendre le 19 décembre. « Ce n'est pas un mouvement de mauvaise humeur », a assuré M. Oudéa sur France Inter, justifiant pourtant cette décision par une hausse prévue de la fiscalité sur les banques de l'ordre de 3 milliards d'euros en 2015.

Le PDG de la Société Générale y inclut la fin de la déductibilité de la taxe de risque systémique (TRS), votée par l'Assemblée nationale le 9 décembre, pour un milliard d'euros, et la contribution au Fonds de résolution unique (FRU) européen, pour deux milliards d'euros. « Nous ne bénéficions pas des allègements fiscaux. Le solde net pour nous est très pénalisant », a-t-il déclaré, précisant que « les banques bénéficient d'à peu près 300 millions » d'euros au titre du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

Des embauches mais moins qu'en 2000-2010

Le report des discussions avec les syndicats doit permettre de « mesurer ce que ça veut dire en moindre capacité d'investissement », a poursuivi M. Oudéa, soulignant que « la Société Générale en France achète pour 3 milliards d'euros de prestations à des entreprises, dont 60% à des PME », soit 1,8 milliard d'euros.

Le patron de la troisième banque française a par ailleurs prédit que son secteur « va continuer à embaucher, mais certainement moins que dans les années 2000-2010 ». Les besoins de recrutement des banques seront notamment réduits par le développement des activités en ligne, au détriment des implantations physiques. « Nous aurons probablement moins d'agences (...) moins de densité dans les villes », a ajouté M. Oudéa.