La banque LCL (ex-Crédit lyonnais), filiale du Crédit agricole, va présenter jeudi aux élus du personnel un « projet d'évolution » de son réseau d'agences partout en France d'ici à 2018 pour proposer davantage de services numériques, a-t-on appris mardi auprès de la direction.

Un « projet d'évolution du réseau retail », les 2.000 agences ouvertes à la clientèle, est au menu du prochain Comité central d'entreprise (CCE) réuni jeudi dès le début de matinée au siège de la banque à Villejuif, près de Paris, a indiqué à l'AFP un porte-parole. L'entreprise, qui emploie près de 20.000 personnes (en équivalents temps plein), n'a pas souhaité communiquer plus en détail sur ce projet avant la réunion, notamment sur ses conséquences en termes d'emploi.

Fermeture de 6 agences d'ici 2016

Selon le porte-parole, ce projet s'inscrit « dans le cadre du plan moyen terme » présenté en décembre par la banque pour « faire face à la fois à la problématique de nombreux départs en retraite et l'évolution des attentes des clients », qui fréquentent moins les agences et réclament davantage de services à distance.

Une première déclinaison de ce plan d'investissement et de réduction des coûts avait été dévoilée en mai pour les services dits de « back-office ». Dans cette activité, LCL compte fermer d'ici 2016 six agences (Grenoble, Nancy, Nice, Poitiers, Rennes et Strasbourg), selon des documents consultés par l'AFP.

Le plan de sauvegarde de l'emploi présenté aux représentants du personnel envisage la suppression nette de 289 postes de back-office, sur 2.000 emplois dans ces métiers. Pour faire évoluer ses métiers, la banque assure que la réorganisation se fera sans départs contraints, via les départs naturels (retraite, démissions...). Elle table sur l'hypothèse de 1.500 départs annuels de 2014 à 2016, 1.250 en 2017 et 880 en 2018.

La crainte de mutations éloignées du domicile

Dans les services back-office, un départ en retraite sur deux ne sera pas remplacé. S'agissant du deuxième volet présenté jeudi pour le réseau d'agences, « on ne connaît pas l'ampleur des réductions d'emploi envisagées », dit Philippe Kernivinen, délégué central Force Ouvrière. « On nous a dit que le nombre d'agences ne serait pas réduit de façon sensible » mais « les métiers de l'accueil en agence vont disparaître », affirme le délégué. « Il y aura un plan d'incitation au départ en retraite », selon FO.

Pour faciliter les reclassements internes, la banque entend aussi s'appuyer sur l'accord de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences conclu au sein du groupe Crédit agricole en juillet 2012. Pour augmenter les possibilités de reclassement, FO souhaite que ceux-ci soient possibles « au niveau du groupe Crédit agricole ».

Pour la CGT, rien que dans le back-office, « entre les fermetures et les transferts de tâches, des centaines de salariés n'auront d'autre choix que d'accepter une mutation à des dizaines, voire des centaines de kilomètres ou le licenciement ».