Dans une interview accordée au Figaro, les dirigeants de la Fédération nationale du Crédit agricole, l'organe politique de la banque verte, n'exclut aucune hypothèse à propos de la filiale grecque en grandes difficultés Emporiki, y compris un abandon pur et simple de la société à son propre sort.

Interrogé par le journal sur la possibilité d'un abandon de la filiale, sur le modèle de ce qu'avait fait le Crédit agricole en Argentine en 2002, le secrétaire général de la FNCA Philippe Brassac explique que « le devoir [de la Fédération] est bien entendu de ne fermer aucune hypothèse afin de préserver nos intérêts et nous devons réduire les inquiétudes liées à notre exposition sur la Grèce »

Mais Brassac relève dans le même temps « les efforts de gestion » déjà réalisés pour redresser Emporiki : « maîtrise des risques, baisse des coûts, réduction du financement interne. (...) Le problème, c'est la Grèce, et pas Emporiki : dans tout autre contexte, cette banque ne poserait plus de problème ».

« La solvabilité n'est pas menacée »

Le dirigeant de la Fédération ne conteste pas l'hypothèse d'un risque pouvant aller jusqu'à 7 milliards d'euros lié à Emporiki, que le journal mentionne sur la base d'études d'analystes. « Ces analyses évaluent ce que coûterait au Crédit agricole la réalisation des scénarios les plus pessimistes : dans ces pires hypothèses, les 70 milliards d'euros de fonds propres du groupe permettraient toujours d'absorber ces chocs », assure-t-il. « Quel que soit le scénario sur la Grèce, la solvabilité du groupe Crédit agricole n'est pas menacée », renchérit Dominique Lefebvre, président de la FNCA.