Jérôme Kerviel est engagé dans une bataille de procédure avec l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, qui avait été condamné pour insulte et diffamation de l'ex-trader de la Société Générale, apprend-on de sources proches du dossier.

L'hedomadaire pourrait devoir verser 51.500 euros à l'ancien employé de la banque pour n'avoir pas exécuté la condamnation prononcée en première instance en septembre 2010 qui obligeait Les Inrocks à une publication judiciaire sur son site, sous astreinte de 500 euros par jour.

Astreinte de 51.500 euros

Faute de l'avoir fait, le jugement étant exécutoire et l'appel non-suspensif, les avocats de M. Kerviel ont proposé d'arrêter un « montant d'astreinte liquidable » à 51.500 euros, soit 103 jours de non-publication, précise-t-on de mêmes sources, confirmant une information de Libération.

« Le retard de cette publication est uniquement imputable aux négociations engagées entre les parties », a déclaré Me William Bourdon, avocat des Inrocks. Interrogé par l'AFP, il s'est déclaré « confiant quant à l'issue de cette procédure ». « M. Kerviel a tort d'y voir une manne potentielle, le montant final sera beaucoup plus modeste », a estimé l'avocat de l'hebdomadaire. « Le montant ne dépend que de la carence à exécuter une décision de justice condamnant Les Inrocks », a estimé de son côté Me David Koubbi, conseil de Jérôme Kerviel. « Faudra-t-il une énième décision qui lui soit favorable dans ce dossier ? », a-t-il ironisé.

Au printemps 2010, Les Inrocks avait publié une critique du livre de Kerviel, qualifiant dans leur article l'ex-trader « d'arnaqueur ». « Il s'agissait d'un billet d'humeur à caractère satirique », estime Me Bourdon. Suite à la plainte de Kerviel, l'hebdomadaire culturel a été condamné pour diffamation, injure et atteinte à la présomption d'innocence et à publier cette décision en page d'accueil de son site.

Jérôme Kerviel a assigné Les Inrocks à lui verser la somme correspondant à 103 jours d'astreinte non respectée. La défense des Inrocks doit répondre à cette demande d'ici mai avant que ne soit fixée une « audience de liquidation » qui précédera une décision des juges de la 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris.

M. Kerviel a été condamné en octobre 2010 pour faux, abus de confiance et introduction frauduleuse de données dans un système informatique à cinq ans de prison dont trois fermes et à payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à la Société générale. Il doit être rejugé en appel en juin prochain.