Les banques n'ont « pas vocation à investir dans la dette souveraine à long terme », estime le patron de la Société Générale Frédéric Oudéa dans un entretien vendredi au quotidien Les Echos.

En décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé une opération exceptionnelle de prêts à trois ans, visant pour certains observateurs à inciter les banques à acheter de la dette souveraine.

« Non », a répondu M. Oudéa au quotidien économique. « Les banques n'ont pas vocation à investir dans la dette souveraine à long terme », a-t-il ajouté. Selon lui, « l'opération apporte un vrai confort et écarte le risque d'un credit crunch brutal et violent », c'est-à-dire une raréfaction du crédit. « Il y aura du crédit disponible », a assuré M. Oudéa, appelant les PME à ne « pas brider leurs projets d'investissement ».

Après cette opération, les dépôts des banques auprès de la BCE ont atteint des niveaux records notamment car « il est probable que l'anticipation des besoins pour l'ensemble de l'année 2012 ait excédé les emplois immédiats », a estimé M. Oudéa. Le patron de la Société Générale juge par ailleurs qu'une dégradation de la note de la France « est déjà dans le marché » et « pourrait avoir des conséquences sur le secteur bancaire ».