Le gouvernement a soumis, mi-septembre, aux cinq principales banques françaises un plan qui visait à les renflouer à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros, mais la proposition aurait été repoussée par BNP Paribas, rapporte dimanche le Journal du dimanche.

Interrogées par l'AFP, BNP Paribas et Société Générale se sont refusées à tout commentaire. Bercy et le Crédit Agricole n'étaient pas en mesure de réagir immédiatement.

La réunion se serait tenue le 11 septembre à la direction du Trésor, à Bercy, avec des dirigeants de BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE et du Crédit Mutuel. Les représentants de l'Etat auraient alors soumis aux banquiers un schéma consistant à injecter entre 10 et 15 milliards d'euros dans ces établissements pour renforcer leurs fonds propres, selon le journal qui cite des sources proches de l'Elysée et des sources bancaires.

Plusieurs options auraient été envisagées pour procéder à ce renflouement, depuis le prêt simple jusqu'à l'émission d'actions de préférence (titres privés de droit de vote) assorties de warrants (options d'achats), ce dernier mécanisme permettant de réaliser une plus-value en cas de hausse du cours de Bourse pour celles des banques qui étaient cotées.

Société Générale et BNP Paribas

D'après le quotidien, ce plan aurait été concocté en priorité pour la Société Générale, la plus malmenée en Bourse. Son PDG, Frédéric Oudéa, aurait accepté le plan soumis par l'Etat, « à condition que toutes les banques soient concernées, pour éviter d'être stigmatisé ». « Il a eu cette réaction car il est président de la Fédération bancaire française et parlait au nom de tous. La Société Générale n’a pas besoin d’aides », tempère une source proche de la banque, citée par le Journal du dimanche.

Toujours selon le quotidien, les dirigeants de BNP Paribas se seraient opposés à ce projet, principalement parce que son directeur général, Baudouin Prot, « ne voulait pas trinquer à cause des difficultés de son concurrent ».

Démenti de la BdF et de l'Elysée

« Il n'y a aucun plan », a commenté le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans un entretien au JDD, ajoutant que les banques françaises « ont une base de capital importante, comparable à celles des autres banques européennes, et elles sont rentables ».

Cité par le Journal du dimanche, l'entourage du président Nicolas Sarkozy a formellement démenti l'existence de ce plan.