Les banques françaises ont confirmé en 2010 le rebond amorcé en 2009 et devraient publier à partir de mercredi des résultats en très forte hausse. Les seuls bénéfices de BNP Paribas devraient être supérieurs à ceux de l'ensemble de ses concurrents français cotés.

Les prévisions d'analystes tablent sur un bénéfice net moyen de 8 milliards d'euros environ pour BNP Paribas, soit un tiers de plus qu'en 2009. S'il était atteint, ce niveau de profit constituerait un record pour l'établissement, mieux que les 7,8 milliards de 2007.

Les trois autres banques du CAC 40 devraient rester loin de ce chiffre, même en combinant leurs résultats.

Avec l'acquisition des activités bancaires belges et luxembourgeoises de Fortis en 2009, BNP Paribas a changé de braquet, devenant l'un des deux premiers acteurs de la zone euro avec l'espagnol Santander. Jean-Pierre Lambert de Keefe, Bruyette and Woods s'attend d'ailleurs à un relèvement des objectifs de synergies tirées de Fortis.

En 2010, BNP Paribas et ses concurrents français devraient profiter de la baisse du coût du risque (provisions pour crédits impayés), qui avait enregistré un pic en 2009 et a connu un reflux continu depuis. L'amélioration de la conjoncture, conjuguée aux importantes provisions déjà passées, a stoppé la dégradation des portefeuilles de crédit.

Les analystes vérifieront que la tendance s'est poursuivie au quatrième trimestre 2010, explique Alessandro Roccati, de Macquarie Research. « Quelques banques ont enregistré des hausses sur certains marchés » en fin d'année, indique un autre analyste, sous couvert d'anonymat.

Autre sujet d'attention pour le marché, le ralentissement attendu des activités de marché en fin d'année, évoqué par les banques européennes qui ont déjà publié leurs résultats. Une décrue est particulièrement attendue sur les produits obligataires.

En banque de détail, des éléments sont attendus sur les revenus d'intérêt en France, en baisse sur la deuxième partie de l'année, pointe Alssandro Roccati. Globalement, après une année 2009 portée par la banque de financement et d'investissement, les revenus des banques françaises devraient retrouver un équilibre entre les activités de marché et la banque de détail, les deux moteurs de leur modèle universel.

Derrière BNP Paribas, Société Générale devrait confirmer que 2010 a bien été l'année du rebond après trois exercices chaotiques. Renouveau également pour Natixis, qui devrait dégager son premier bénéfice net annuel depuis 2007. Quant à Crédit Agricole, l'exercice écoulé portera les stigmates de la Grèce, où elle est très présente, ainsi que de sa perte exceptionnelle de 1,25 milliard d'euros au quatrième trimestre sur sa participation dans l'italienne Intesa Sanpaolo.

La présentation des résultats sera l'occasion pour elles de faire un nouveau point sur leurs fonds propres, dans l'optique du passage au nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, début 2013. Toutes ont déjà dit qu'elles n'auraient pas besoin de faire appel au marché pour y satisfaire.

C'est Société Générale qui ouvrira le bal mercredi et Crédit Agricole le fermera le 24 février.