Une étude du Crédit Agricole annonce la baisse de nouveaux crédits à l'habitat en 2008 et 2009 en raison du niveau élevé des prix de l'immobilier et de la crise financière, mais les crédits à la consommation pourraient eux « légèrement » progresser.

En janvier, le flux de nouveaux crédits à l'habitat a reculé de 6,5% sur un an, le cumul sur 12 mois atteignant 145 milliards. Une tendance à la baisse qui devrait se confirmer pour atteindre 8% en 2008 puis 6% en 2009 tandis que l'encours devrait continuer à ralentir (+10% en 2008 et +8% en 2009).

La direction des études économiques du Crédit Agricole explique ce phénomène par les prix de l'immobilier « devenus trop élevés » et la remontée des taux de crédit. Résultat :« la solvabilité des acheteurs se dégrade, les acquéreurs sont moins nombreux, prennent plus de temps pour acheter, les stocks remontent », expliquent les économistes Olivier Bizimana et Olivier Eluère.

Deuxième facteur de baisse, la crise financière. Les banques opèrent un « resserrement du crédit » via une « remontée des taux de crédit, un relèvement des marges sur les prêts les plus risqués et une exigence accrue en matière d'apport personnel », ajoutent MM. Bizimana et Eluère.

Les banques françaises « déjà sélectives et attentives à la qualité de l'emprunteur » devraient limiter ce durcissement, concurrence oblige.
Les crédits à la consommation, en revanche, devraient « légèrement s'accélérer » en 2008 et 2009. Une tendance liée à l'appétence toujours soutenue des ménages français pour la consommation, à la remontée de l'inflation qui va amputer la croissance des revenus réels et à la baisse des taux courts.

Leur encours pourrait ainsi progresser de 4,8% fin 2008 et de 5% fin 2009.