Les tarifs de cinquante-sept services bancaires ont diminué en moyenne de 5,31% en un an, mais les écarts entre les établissements peuvent être considérables, a indiqué vendredi l'Association de défense des consommateurs, CLCV-Mieux vivre votre argent.

« On peut se satisfaire que l'évolution tarifaire soit à la baisse. On pouvait craindre que les banques se rattrapent sur la banque de détail de profits moindres en banque de financement et d'investissement, visiblement cela n'a pas été le cas », a commenté lors d'un point presse la présidente de l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) Reine-Claude Mader.

La pression des consommateurs et des pouvoirs publics, ajoutée à des rappels à l'ordre de la Commission européenne et de l'Autorité de la concurrence, et l'obligation faite aux banques depuis 2009 d'envoyer aux clients le récapitulatif de leurs frais, ont pu contribuer à la baisse, a-t-elle estimé.

Cette diminution moyenne, la deuxième consécutive, cache toutefois de très grandes disparités, selon la quatrième enquête annuelle de CLCV-Mieux vivre votre argent.

Ainsi, pour un profil de « petit consommateur », les écarts de prix sur un panier de services à la carte peuvent aller en métropole de 41 (Crédit Agricole Nord-Est) à 131,66 euros (Banque Populaire Centre Atlantique), soit un écart de 221,12%.

L'écart est un peu moins élevé pour un profil de « couple ayant un usage actif de son compte » (131%), et encore moins pour les plus gros clients (68%).

Ces écarts, qui ne correspondent à aucune justification économique, donnent le sentiment « que ce sont les banques qui choisissent leurs clients plutôt que l'inverse », et que certaines n'hésitent pas à « envoyer un signal tarifaire dissuasif » à l'endroit des clients les plus modestes, a déploré Mme Mader.

Le coût moyen des services bancaires revient respectivement pour ces trois profils à 68,93 euros, 150,64 euros et 226,12 euros. Les Banques Populaires sont à nouveau épinglées pour êtres les plus onéreuses, tandis que le Crédit Agricole s'illustre par sa compétitivité.

Les tarifs en outre-mer restent significativement plus élevés qu'en métropole, malgré les engagements pris par les banques à la suite du mouvement social de janvier 2009.

Autre grief des auteurs de l'enquête : le manque de transparence des tarifs reste de mise, avec des brochures peu disponibles, ou peu lisibles en raison des différents intitulés des services.

Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) s'est engagé à établir un glossaire des frais bancaires pour améliorer ce point.

La CLCV et Mieux Vivre Votre Argent attire aussi une nouvelle fois l'attention sur les « packages », ces paniers de services au forfait, qui comprennent souvent des offres « inutiles » (chèque de banque, assurances...) et qui reviennent en définitive plus cher au consommateur que s'il avait payé ces services à la carte.

C'est le cas surtout pour les petits consommateurs de services bancaires, pour lesquels le prix moyen du package s'élève à 110,65 euros contre 69,36 euros pour un paiement à la carte (+59%).

Or certains clients peuvent être très fortement incités à souscrire un package, pour bénéficer par exemple d'un découvert bancaire, souligne la CLCV.

Dans le détail, 16 services sur les 57 étudiés ont en fait augmenté. Les frais de droits de garde affichent la plus forte hausse (+5,36%), les banques ayant compensé le manque à gagner lié à la baisse du nombre de transactions boursières en « taxant davantage les lignes déjà en portefeuille », selon l'étude.