Edwy Plenel, directeur de la publication du site d'informations Mediapart, a exprimé mardi sa "colère" après le désistement de dernière minute de la Caisse d'Epargne et ses dirigeants de plusieurs plaintes en diffamation et demandé au tribunal correctionnel de reconnaître le caractère "abusif" des poursuites.

"Dans cette affaire, on a joué, utilisé la diffamation comme une arme (...) pour nous impressionner", a dénoncé M. Plenel qui a exprimé sa "colère de principe" devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

L'avocat de Mediapart a demandé la condamnation de la Caisse d'Epargne pour "abus de constitution de partie civile" et le versement de dommages et intérêts.

La 17e chambre a pris acte mardi de la décision de la Caisse d'Epargne et de ses dirigeants de se désister de plusieurs plaintes en diffamation déposée à partir de janvier 2008 contre Mediapart. Le procès, qui était programmé du 24 au 27 novembre, a été annulé.

Outre Edwy Plenel, les poursuites visaient le journaliste Laurent Mauduit, également présent à l'audience, pour une série d'articles publiés en janvier-février 2008.

Ces articles évoquaient notamment un manque de fonds propres de la la Caisse nationale des Caisses d'Epargne (CNCE) au regard de ses obligations réglementaires, un projet de plan social ou encore des déconvenues de la banque dans la crise des "subprimes".

François Pérol, le collaborateur de Nicolas Sarkozy devenu président du directoire de groupe Banque populaire-Caisse d'épargne (BPCE), s'est lui aussi désisté de sa plainte. Tout comme les anciens président du directoire des Caisses d'Epargne Charles Milhaud et directeur général Nicolas Mérindol.

MM. Plenel et Mauduit ont exprimé leur "sentiment de gâchis" face à "plus d'un an de procédure, un morcellement de plaintes et quatre juges d'instruction désignés".

"Les retraits des plaintes correspondent à la volonté de François Pérol de tourner la page, après la naissance de BPCE", avait expliqué début novembre un porte-parole du groupe BPCE.